Crise Alger – Paris : « la situation est bloquée », selon Barrot

Crise Alger – Paris : « la situation est bloquée », selon Barrot

Dans un contexte de tensions entre la France et l’Algérie et alors que le silence prévaut des deux côtés, Paris a indiqué, ce mardi matin, que la situation des relations entre les deux capitales demeure « bloquée », et reproche à Alger d’en être la responsable.

Intervenant sur Radio RTL, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a indiqué que l’ambassadeur de France, en l’occurrence Stéphane Romatet, est toujours à l’hexagone, notamment depuis sa convocation, à la mi-avril, pour consultation.

À LIRE AUSSI : L’écrivain Kamel Daoud visé par une nouvelle plainte en France pour diffamation

Barrot accuse Alger d’être « la responsable » du blocage des relations avec Paris

L’absence prolongée de l’ambassadeur de France à Alger, qui n’a pas regagné son poste depuis la mi-avril et se trouve toujours à Paris, illustre le blocage actuel des relations franco-algériennes, comme l’a souligné, ce mardi, le ministre français des Affaires étrangères.

« Stéphane Romatet est toujours à Paris« , a noté Jean-Noël Barrot avant de poursuivre : »A ce stade, la situation est bloquée et c’est la responsabilité des autorités algériennes« . Par ailleurs, le ministre explique ce « blocage » par l’Affaire Boualem Sansal.

Rappelons, le 15 avril dernier, le président français Emmanuel Macron avait ordonné à douze agents algériens de quitter le territoire français. Immédiatement après, il avait rappelé son ambassadeur à Alger pour consultation, en réponse à des actions similaires annoncées par Alger.

Barrot appelle à éviter d’instrumentaliser les tensions entre la France et l’Algérie

Par ailleurs, le ministre français des Affaires étrangères, toujours lors de cette intervention, a implicitement mis en garde la classe politique française contre toute instrumentalisation des tensions entre la France et l’Algérie. Notamment, à l’approche des élections des Républicains où Bruno Retailleau est candidat.

« Nous avons intérêt […] à ne pas faire de l’Algérie un sujet de politique intérieure. Lorsque nous le faisons, nous prenons le risque de causer du tort à nos compatriotes franco-algériens, et c’est lorsque la relation est à peu près équilibrée que l’on obtient des résultats« , a déclaré Barrot en anticipant une offensive anti-Algérie de la part de son homologue de l’Intérieur, en course pour prendre la tête du parti politique Les Républicains.

En effet, Jean-Noël Barrot a implicitement adressé un « avertissement » à Bruno Retailleau. Ce dernier, depuis son entrée au gouvernement français, a fait de l’Algérie un sujet central de sa politique, notamment en matière d’immigration. Et ce, en adoptant une approche conflictuelle qui a gravement détérioré les relations franco-algériennes.

À LIRE AUSSI : Soutien à la Palestine : l’élu franco-algérien Boudjekada à nouveau ciblé par la justice