Crime organisé à l’Ouest : Recrudescence inquiétante

Crime organisé à l’Ouest : Recrudescence inquiétante

Constat n L’ouest du pays a connu durant les neuf premiers mois de l’année en cours un développement «considérable» du crime organisé, soit plus de 20 % par apport à 2014.

Le crime organisé, de plus en plus complexe et de plus en plus transfrontalier, a pris de l’importance en dépit des efforts déployés par les autorités pour éviter sa prolifération.

L’étendue du désert algérien, très difficile à contrôler, et la situation sécuritaire des pays du Sahel sont les principaux facteurs ayant contribué à la prolifération, sur les frontières du pays, de toutes sortes de trafic illicite. Un constat confirmé par les chiffres communiqués hier par le commandant de la Gendarmerie nationale à l’ouest du pays. La comparaison entre 2014 et 2015 dans le traitement de la criminalité organisée telle que le trafic de drogue, d’armes, la contrebande et le crime économique, fait ressortir une hausse de 20,18 %, soit 3 180 affaires en 2015 dont 1 872 résolues. Cette catégorie de crime organisé représente environ 19,5 % des affaires traitées par apport à la criminalité globale enregistrée durant les premiers 9 mois de 2015. Quelque 3 382 personnes ont été arrêtées lors de ces affaires dont 2 152 écrouées.

D’autres chiffres font état de la saisie de pas moins de

38 tonnes et 480 kilogrammes de kif traité dans différentes zones de l’ouest du pays. La plupart des saisies ont été opérées près des frontières, notamment celles qui relèvent de la compétence des garde-frontières de Tlemcen, avec la saisie de près de 31 tonnes de kif traité provenant du Maroc. Le renforcement des dispositifs sécuritaires a néanmoins permis la neutralisation de plusieurs réseaux de trafic international de drogue. Ainsi, 1.134 narcotrafiquants ont été arrêtés dont 21 femmes. Les services de la Gendarmerie nationale ont réussi, aussi, à démanteler 44 réseaux de trafic international de drogue sur un total de 103 réseaux de crime organisé démantelés durant cette période de 2015.

Bien organisé, les bandes criminelles rivalisent d’ingéniosité en innovant en matière de trafic et de moyens employés pour contourner la loi et déstabiliser les règles économiques du pays. Les gains jugés considérables générés par cette activité prohibée et la proximité de l’Algérie avec le Maroc constituent toutefois des facteurs favorisant l’ampleur de ce type de crime organisé dont le trafic de drogue vient en tête des affaires traité par la Gendarmerie nationale avec plus de 58 %.

Le trafic de psychotropes à connu, lui aussi, une hausse jugée importante, puisqu’il aurait doublé en ce sens qu’il a été réalisé des saisies d’un total de 15.897 comprimés en 2015, contre 7.970 durant la même période de l’année précédente. L’augmentation du trafic de comprimés psychotropes, notamment ceux jugés très dangereux comme l’Ecstasy, expliquerait le recours des narcotrafiquants à ce type d’activité générant d’importants bénéfices, face à l’étau resserré contre le trafic de kif traité, par notamment les dispositifs mis en place sur les frontières. Le trafic d’armes a enregistré, quant à lui, des chiffres «préoccupants», soit un total de 52 armes saisies, dont 24 fusils de chasse et armes de fabrication artisanales, quatre armes de poing, 4.217 cartouches de différents calibres et 500 capsules.

Les affaires de trafic de munitions traitées constituent un taux de 8,5 % de l’ensemble des crimes organisés, à savoir 266 affaires liées au trafic de munitions qui ont mené à l’arrestation de 345 personnes, selon le bilan de la Gendarmerie nationale, signalant que la majorité des affaires traitées a concerné essentiellement la détention illégale d’armes, la fabrication d’armes à feu et munitions dans des ateliers clandestins, ainsi que la vente d’armes détenues frauduleusement.

A.B