La coupe du Monde 2010, c’est dans un an. Pour la première fois de sa longue et prestigieuse histoire, la plus grande compétition sportive, avec les Jeux olympiques, se déroulera en terre africaine.
L’Afrique du Sud aura l’insigne honneur d’être le premier pays africain à accueillir cet événement. « Gagner en Afrique avec l’Afrique », slogan choisi par la FIFA pour la circonstance, est loin de rassurer les Africains sur leurs chances de suivre, à travers le petit écran, les rencontres de cette compétition. Les sommes exorbitantes exigées des télévisions africaines par les détenteurs des droits de retransmission de la coupe du Monde 2010 font craindre le pire. C’est-à-dire priver les Africains d’un événement qui se déroule sur leur terre au nom d’une logique économique, pas toujours assimilée par les téléspectateurs africains.
Soucieuse de se protéger contre toute forme de critique qui pourrait émaner des citoyens du continent noir, la FIFA a décidé d’entamer des négociations sur ce sujet avec nombre de télévisions africaines, afin de leur faciliter l’acquisition des droits de retransmission. Le directeur télévision de la FIFA, Nicolas Ericson, dira en substance : « Nous avons conclu un accord avec l’union des diffuseurs africains pour leur vendre les droits TV dans 41 pays d’Afrique subsaharienne avant fin 2009. » L’Algérie et l’ensemble des pays du Maghreb, ainsi que le Moyen-Orient ne sont pas concernés par ces contacts. Les pays d’Afrique du Nord sont obligés de débourser des millions de dollars ou d’euros pour pouvoir retransmettre les matches du Mondial sud-africain. Pour cela, ils doivent aller solliciter le détenteur des droits de retransmission, à savoir ART, la chaîne arabe de cheïkh Salah, qui détient tous les droits de retransmission, pour la zone Maghreb, Moyen-Orient et pays du Golfe, de la coupe du Monde jusqu’en 2014. Pour acquérir ces droits, ART a versé 210 millions de dollars à la FIFA. Ce monopole, la chaîne ART ne le brade pas. Bien au contraire. Elle a décidé de majorer de 30% le prix de cession du droit de retransmission des matches en ce qui concerne les pays de cette région, dont la sélection sera présente en Coupe du monde. Les pays de la zone Maghreb sont, à l’exception de l’Algérie, très réticents à suivre ART dans sa démarche. Le prix demandé varie d’un pays à un autre.
La Tunisie, par exemple, est tenue de payer 12 millions d’euros pour obtenir le feu vert de ART pour la retransmission de 22 matches sur le réseau terrestre. Le propriétaire des droits de retransmission de ART exclut totalement la diffusion des rencontres sur les chaînes satellitaires. Trois pays, l’Egypte, l’Arabie Saoudite et le Koweït ont rejeté les propositions de ART, qui tournaient, respectivement, autour de 22 millions d’euros, 30 millions et 15 millions de dollars. Pour l’instant, l’Algérie serait le seul pays de la région du Maghreb à avoir déjà fait son marché. Des informations font état de 15 millions de dollars que l’ENTV a versés pour obtenir le fameux sésame et s’est assurée de retransmettre 22 rencontres de la coupe du Monde 2010. Sur la base du montant du contrat, les responsables de l’ENTV, qui ont négocié avec ART, ont obtenu le droit de choisir les matches que la télévision algérienne diffusera.
Il convient de signaler que dans ce lot, il y a des matches en direct et d’autres en différé. Pour rappel, les droits de la Coupe du monde sont la propriété de la FIFA qui les cèdent aux acquéreurs, qui allongent le plus le montant des sommes à verser pour acquérir les droits de retransmission des matches. Lors de la dernière vente des droits de retransmission des matches de la Coupe du monde, la FIFA a empoché la bagatelle de 20 milliards d’euros.