Les trois dirigeants des partis politiques qui forment l’Alliance verte sont persuadés de remporter le scrutin de jeudi prochain. A tel point qu’ils préparent déjà la composition du futur gouvernement.
Bouguerra Soltani, Fateh Rebaï et Hamlaoui Akouchi s’y voient déjà ! Pour les trois dirigeants de l’Alliance verte, la victoire aux législatives du 1er mai ne saurait leur échapper. «Nous nous basons sur cinq indices probants, concrets», a indiqué, hier, le président du Mouvement de la société pour la paix, lors d’une conférence de presse animée au siège de cette formation. «Le premier indice s’appuie sur l’engouement de la population pour le programme de notre Alliance. Nous l’avons constaté durant toute la campagne électorale. Le second porte sur un sondage effectué avant et pendant la campagne par un organisme étranger (il ne le cite pas) et qui nous donne grand vainqueur. Le troisième indice est un sondage interne que nous avons réalisé et qui confirme cette réalité», a expliqué Soltani. Les quatrième et cinquième points de cette «théorie de la victoire » ont trait à la «volonté du peuple d’aller vers le changement et l’instauration d’une deuxième République» et à la «fascination suscitée par la capacité de trois partis islamistes à se rassembler autour d’un projet commun». «Le contexte politique international engendré par le printemps arabe prouve que l’Algérie ne peut échapper à cette dynamique. Donc, nous n’accepterons pas autre chose que la première place», a soutenu, pour sa part, Hamlaoui Akouchi. De son côté, Fateh Rebaï prévoit une «victoire par KO ou par les points». «Le printemps algérien viendra par les urnes. A condition, bien sûr, que ce scrutin soit propre et honnête.»
Un fauteuil pour trois
Et d’ajouter, très sérieusement, que les dirigeants de l’Alliance préparent «activement le futur gouvernement ». Une déclaration appuyée par Abderezak Mokri, vice-président du MSP, qui a précisé que les trois partis politiques étudiaient actuellement la répartition des postes ministériels. Qu’en est-il du futur Premier ministre ? Lequel des trois aura l’insigne honneur de succéder à Ahmed Ouyahia à la tête de l’exécutif ? La question fait sourire Mokri, Rebaï et Akouchi. Pas Soltani, dont le visage se ferme subitement. «Nous ne savons pas encore, rien n’a été décidé. Nous sommes plusieurs à faire la chaîne», lâchera-til.
«Principe éthique»
Une question demeure actuellement sans réponse : Abdelaziz Bouteflika accepterait-il de nommer un Premier ministre et un gouvernement issus de l’Alliance verte si elle venait à décrocher la majorité dans la future Assemblée ? «Il le fera par principe éthique. Et s’il n’accepte pas, nous prendrons nos dispositions lors de l’amendement de la Constitution», a indiqué Bouguerra Soltani en marge de la conférence de presse. Pour le président du MSP, le pouvoir n’a pas d’autre choix que de s’en tenir scrupuleusement aux résultats du scrutin de jeudi. «Afin d’éviter une crise aiguë, ils doivent laisser le peuple algérien choisir librement. Le peuple sait à qui il doit donner sa voix», a-t-il insisté face à la presse. Une déclaration qui sonne presque comme une menace.
T. H.