Le syndicat d’entreprise d’Algérie Télécom a décidé de convoquer une réunion extraordinaire de son conseil national pour prendre des décisions par rapport au refus des responsables de l’entreprise d’octroyer l’augmentation de salaire de 30%.
Cette décision a été prise hier par le bureau du syndicat suite à l’échec des négociations entre la direction générale et les représentants des travailleurs, nous a affirmé une source syndicale. La Fédération des PTT a été informée sur les conséquences que pourra induire le refus du conseil d’administration de valider l’augmentation des 30% sur salaire des 21 000 travailleurs de l’entreprise, précise notre source qui ne donne pas la date ni le lieu de réunion du conseil national. Mais, selon des syndicalistes de Blida, de Tizi Ouzou, de Boumerdès et d’Alger, la reconduction de la grève est imminente au regard de l’attitude des responsables de l’entreprise qui campent sur leur position refusant toute revalorisation des salaires.
Les dirigeants de l’organe de gestion d’AT auraient soutenu que le bilan de l’entreprise ne permet pas une quelconque augmentation de salaire. Et ils l’ont répété avant-hier lors de leur entrevue avec les syndicalistes et les responsables de l’entreprise. Ce qui n’a pas manqué d’irriter les syndicalistes présents à la réunion qui voient leur optimisme et leur enthousiasme affichés en septembre dernier diminués. D’autant plus que cette augmentation de 30% a été tellement galvaudée que de nombreux travailleurs l’ont considérée comme acquise. À noter que contrairement à certaines entreprises, le dialogue et la concertation sont toujours mis en avant à Algérie Télécom entre responsables et représentants des travailleurs, comme l’a souligné un membre du syndicat d’entreprise. Pour rappel, les travailleurs d’Algérie Télécom ont observé hier une grève générale dans la plupart des wilayas du pays pour exiger l’augmentation de salaire de 30%. Cette revalorisation leur a été promise en septembre dernier par le P-DG, selon des syndicalistes. La colère des travailleurs a été exacerbée par la décision du conseil d’administration de l’entreprise qui aurait refusé avant-hier de valider cette revalorisation pour des raisons financières. Selon les représentants des travailleurs, cette augmentation a déjà fait l’objet d’une réunion tenue le 22 septembre dernier entre le P-DG et le syndicat d’entreprise au cours de laquelle les deux parties ont convenu d’examiner cette revendication dans un délai d’un mois. Le P-DG aurait même proposé d’attribuer une augmentation de 20% en trois tranches, soit 10% avant la fin de l’année et les autres 10% pour l’année 2012. Mais le syndicat d’entreprise a rejeté cette suggestion en exigeant les 30% d’augmentation tel que contenu dans la plate-forme de revendications de juin 2011 et qui a fait l’objet d’un procès-verbal en date du 22 septembre 2011.
Le syndicat a même proposé que cette revalorisation soit donnée en trois tranches, soit 20% avant la fin de l’année, 10% en janvier 2012 et 10% en juillet 2012, et ce, pour ne pas occasionner des difficultés financières à l’entreprise. Mais encore une fois le conseil d’administration refuse de céder lors de ses deux conclaves tenus les 14 et 19 novembre. Cette décision a provoqué la colère du syndicat et des travailleurs qui ont décidé d’observer de manière spontanée un arrêt de travail pour la demi-journée d’avant-hier. Ce débrayage s’est aussitôt transformé en une grève générale qui a paralysé hier durant toute la journée la plupart des structures de l’entreprise. Ce débrayage intervient six mois après celui observé en juin dernier où les travailleurs ont réclamé l’augmentation des salaires et la revalorisation de plusieurs indemnités. Cette grève s’est terminée par un accord salarial prévoyant une revalorisation de la prime de panier de 2 200 dinars, en deux tranches, de la prime de transport de 300 dinars par mois et l’augmentation de 50% des primes de rendement individuel (PRI) et de rendement collectif (PRC). Les revalorisations de ces indemnités ont été validées par le conseil d’administration à la satisfaction des travailleurs excepté l’augmentation des 30%, qui elle, a été soumise, comme nous l’avons souligné, à l’appréciation du conseil d’administration. Encore une fois nos tentatives pour avoir le point de vue de la direction générale sont restées vaines.
M. T.