Concours de recrutement d’enseignants: Panique et stress chez les postulants

Concours de recrutement d’enseignants: Panique et stress chez les postulants

Il n’y a que 10.000 postes à pourvoir sur 500.000 dossiers déposés.

Le concours de recrutement des enseignants, plus grand concours organisé jusqu’ici par la Fonction publique, a perdu un peu de son éclat cette année. Le recours du ministère de tutelle à la formule de la plate-forme numérique pour recruter des enseignants a amoindri les chances de nombre de candidats. C’est ce qu’évoquent sans une certaine amertume dans la voix plusieurs candidats, particulièrement ceux qui postulent pour la première fois. Les chances de se voir recruter sont minimes, s’accordent-ils à dire.

«Nous avons décidé de postuler juste pour la forme. Il n’y a pas assez de postes pour tout le monde. Donc peu de chances», a indiqué un groupe de candidats rencontré récemment devant l’académie d’Alger-Centre, venus pour récupérer leurs convocations à l’examen écrit prévu pour le 29 juin prochain. Le nombre de 10.000 postes à pourvoir est insignifiant par rapport au nombre de dossiers déposés avoisinant 1es 500 000, souligne-t-on. «En plus de cela, la répartition des postes à pourvoir n’est pas équitable à travers les wilayas», affirment-ils, précisant que dans certaines wilayas, il n’y a que quelques postes à pourvoir, tandis que dans d’autres il y en pour tous.

La chose devient de plus en plus compliquée pour les concernés, car même dans le cas où ils décrochaient l’examen écrit, rien n’est assuré. «L’obligation de passer un examen oral pourrait tout gâcher», ont tenu à ajouter nos interlocuteurs ayant l’air totalement désemparés. «Le concours de recrutement dans le secteur de l’enseignement est la seule aubaine qui nous permettait d’espérer décrocher un poste d’emploi», ajoutent d’aucuns parmi les candidats au fameux concours. Le recrutement dans les autres secteurs, est presque gelé officiellement. Ne partageant pas leur point de vue, le directeur des ressources humaines auprès du ministère de l’Education nationale Fayçal Fadhel, a déclaré: «Au contraire, le nombre important des candidats pour ce concours va créer une sorte de concurrence entre les candidats et poussera ces derniers à bien se préparer.

Ce qui permettra au secteur de l’éducation d’avoir de bons profils capables d’enseigner les nouveaux programmes scolaires.», a argué le directeur des ressources humaines. Mme Benghabrit qui s’exprimait récemment sur les ondes de la Radio nationale a plaidé longuement l’option de l’introduction de la plate-forme numérique. «Cette dernière va permettre au ministère de ne recruter désormais que les bons éléments.

Autre chose, cette plate-forme aidera le ministère à garantir le principe d’équité entre les candidats», a indiqué Nouria Benghabrit, qualifiant cette plate-forme de réservoir. Le principe de l’équité dans le concours de recrutement des enseignants, faut-il le reconnaître, est le grand absent dans ce concours, notamment depuis l’organisation de ce dernier sur titre. Une formule qui a ouvert grandes les portes pour le favoritisme et le clientélisme. Sur un autre plan, la formule de recrutement sur titre a favorisé la médiocrité.

Les spécialistes dans la pédagogie sont unanimes à dire que la profession d’enseignant est tout d’abord une vocation… Enseigner pendant des années en tant que vacataire n’est pas du tout synonyme de compétence et de maîtrise. C’est ce même raisonnement que la ministre de l’Education nationale a développé l’année dernière en plein mouvement des enseignants vacataires qui ont voulu être recrutés sans passer par un concours écrit.

Mme Benghabrit a poussé même le bouchon plus loin en affirmant que les enseignants vacataires ont été admis pour ces postes grâce à leurs proches et connaissances. L’examen écrit est le seul arbitre, a insisté Benghebrit dans ses différentes interventions.