Concert de l’Ensemble polonais pour voix mixtes, Capella Cracoviensis: Hommage solennel à Notre-Dame d’Afrique aux 19 religieux béatifiés à Oran

Concert de l’Ensemble polonais pour voix mixtes, Capella Cracoviensis: Hommage solennel à Notre-Dame d’Afrique aux 19 religieux béatifiés à Oran

Un hommage solennel a été rendu à Alger, par l’ensemble polonais pour voix mixtes, Capella Cracoviensis, aux 19 religieux, récemment béatifiés à Oran, à travers un concert  époustouflant de chants polyphoniques des XVIe et XVIIe siècles.

Le silence religieux observé par le nombreux public présent à la basilique Notre-Dame d’Afrique pendant l’exécution des chants, a permis d’apprécier  «Vidimus Stellam», intitulé du récital, fait d’une dizaine de polyphonies  des époques de la Renaissance, baroque, romantique et moderne. Huit interprètes aux voix limpides, dont trois femmes, ont rendu une  prestation pleine, marquée par la précision et la beauté des œuvres de Waclaw z Szamotul (1520-1560), Orlando di Lasso (1532-1594), Mikotaj  Zielenski (1550-1615), Grzegorz G. Gorczikycki (1665-1734) et Jean-Sébastien Bach 1685-1750).

Répartis en quatre pupitres, Magdalena Rukawska et Michalina Bienkiewicz  (soprano), Lukasz Dulewicz et Ilona Szczepanska (alto), Szczepan Kosior et  Karol Kusz (ténor), ainsi que Przemyslaw Balka et Piotr Kwinta (basse), ont  fait montre de toute l’étendue de leurs talents respectifs, dans un exercice exigeant, aux difficultés aiguës.

Usant du contre-point (forme d’écriture musicale qui consiste en la superposition organisée de lignes mélodiques distinctes), dans  l’harmonisation de chaque pièce, l’ensemble a rendu dans un chant à quatre voix (en accords), près de 45 min durant les pièces, Bella Amfitrit  Altera, In monte Oliveti, Vidimus Stellam et Tota pulchra es Maria, entre autres. Applaudissant chaleureusement les artistes à l’issue de chaque chant auquel était dédiée au préalable une disposition particulière des pupitres,  l’assistance n’a pas manqué de relever la dimension académique et le professionnalisme des choristes, dotés de voix aux timbres présents et aux  tessitures larges.

«C’est magnifique, d’aussi belles mélodies, interprétées par des voix aussi étoffées et qui retentissent dans un si bel espace», a réagi une dame.

Seule pièce contemporaine incluse au programme, Morning Star, d’Arvo Pârt (artiste né en 1935, actif à ce jour), demandée au rappel de  l’ensemble par le public à l’issue de la prestation.

Le public, parmi lequel les représentants des missions diplomatiques  accréditées à Alger de plusieurs pays, a longtemps applaudi la formation polonaise, savourant tous les instants du récital, dans la délectation.

La Capella Cracoviensis a été fondée en 1970 à Cracovie (sud de la Pologne) par le compositeur, musicologue et chef d’orchestre, Stanislaw Galonski, à la tête de l’ensemble jusqu’à 2008,, pour céder ensuite son  poste de maestro à Jan T Adamus. Récemment béatifiés à la basilique Notre-Dame de Santa Cruz à Oran, les 19 religieux catholiques, parmi lesquels sept moines, ont été élevés au rang  de «bienheureux», pour la première fois en Algérie, «terre d’Islam», qui  entend, par ce geste, promouvoir, comme elle l’a toujours fait, «les valeurs  de la tolérance» et du «vivre-ensemble dans la paix».

Bien qu’aux «accents particuliers de ce bel hommage rendu aux 19  bienheureux religieux», le concert de la chorale polyphonique Capella  Cracoviensis, entre, selon le recteur de la basilique Notre-Dame d’Afrique, père José Maria Cantal Rivas, dans le cadre du «programme régulier initié par l’Eglise».  Le concert, samedi soir,  de la chorale polyphonique Capella Cracoviensis a été organisé en collaboration avec l’ambassade de la République de Pologne à Alger.