Commerce informel, Trois milliards de dollars de pertes par an

Commerce informel, Trois milliards de dollars de pertes par an

L’Union générale des commerçants et artisans Algériens (UGCAA) estime que l’économie informelle, devenue une véritable plaie pour l’économie algérienne, coûte 3 milliards de dollars de pertes annuelles, sous forme d’évasion fiscale au trésor public algérien.

L e commerce informel a pris ces dernières années des proportions inquiétantes dans plusieurs grandes villes du pays. Des quartiers entiers sont squattés, rongés par des aménagements irréguliers repoussants.

C’est dire que le laxisme de l’Etat devant cette situation, n’est pas sans conséquence sur les caisses du Trésor public, d’autant plus que les chiffres avancés ça et là peuvent donner le tournis, comme les 3 milliards de dollars de défaut de facturation, avancés par l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA).

« L’économie informelle engendre un manque à gagner à l’Etat au plan de la fiscalité, si l’on se réfère au chiffres officiels donnés par le ministère du commerce. Mais en l’absence de chiffres fiables, la perte peut être plus alarmante et plus grave », a déclaré hier le porte- parole de l’Ugcaa, Salah Souilah, expliquant que la cause de cet accroissement de l’informel, en dépit des mesures prises par le ministère de l’Intérieur, est due à l’absence d’une étude profonde du marché et l’exclusion des parties concernées dans la prise de décision. Selon Salah Souilah, l’Etat doit revoir sa politique dans la distribution des espaces commerciaux.

Il suggère des espaces spacieux pour les commerces afin d’éviter tout débordement de l’activité sur les voies publiques.  » Les espaces commerciaux distribués sont étroits. Avec la croissance de l’activité commerciale, l’espace devient insuffisant pour les commerçants qui, généralement retournent sur la place publique pour étaler leurs marchandises « , explique le porte-parole de l’Ugcaa.

Les services du département d’Amara Benyounès indiquent que sur les 1 368 marchés informels recensés, 856 marchés ont été éradiqués durant le premier semestre 2014. Soit 512 espaces informels qui restent à éradiquer même si le ministère du Commerce précise que l’opération est déjà en cours.

Le représentant du ministère du Commerce, Ziad Zoubir, indique également, lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’Ugcaa, que 18 299 intervenants dans les marchés, sur un nombre de 41267 intervenants recensés, ont été réinsérés. Comme un grand retard a été enregistré dans la réalisation des infrastructures de proximité couverts et autres marchés de détail ou de gros, le représentant du ministère du Commerce évoque le programme quinquennal de 291 marchés couverts pour les 36 wilayas.

La deuxième tranche de ce programme qui sera lancée bientôt, selon le même responsable, portera sur la réalisation de 95 marchés.  » Le programme a connu des difficultés relatifs au foncier, mais la réalisation de ce programme est satisfaisante, nous espérons qu’il sera achevé dans une année « , déclare Ziad Zoubir.

Le commissaire divisionnaire de la Direction Générale de la Sûreté Nationale, Saâdi Madjid, a pour sa part, fait savoir que les services de la DGSN ont procédé à l’interpellation de 7 698 individus exerçant l’activité commerciale irrégulière sur la voie publique, ajoutant que 8 206 procédures sont transmises au parquet par les mêmes services. Parmi les raisons de cette croissance  » miraculeuse  » de l’activité commerciale informelle, l’intervenant souligne la complicité du citoyen et le manque de sensibilisation sur l’impact de ce commerce sur la santé du consommateur.

L. A. R.