Colloque international sur l’employabilité à Sétif : L’Algérie a fait des progrès énormes

Colloque international sur l’employabilité à Sétif : L’Algérie a fait des progrès énormes

«L’employabilité : Jeu éphémère ou opportunités durable pour les salariés et les entreprises ?»  c’est le thème du colloque international qui s’est tenu hier à la maison de la Culture Houari-Boumediene,  en présence d’éminents spécialistes, d’universitaires et d’opérateurs économiques. Cette rencontre est organisée à l’initiative de l’INCG Sétif Business School, en partenariat avec l’École de commerce ISTEC Paris et l’Association  francophone de gestion des ressources humaines AGRH.

C’est ainsi qu’au-delà des questions relatives à la formation des compétences et au vu des besoins qui sont manifestés par le secteur économique, les différents intervenants se penchent sur «les enjeux de la responsabilité des institutions d’enseignement dans l’accompagnement professionnel et l’insertion des étudiants et des jeunes post gradués durant leur parcours académique et après leur graduation», et donc la nécessité de former des compétences utiles qui s’inscrivent de plain-pied avec les avancées et les mutations que connaît notre économie.

«Un colloque, dit Ali Mansouri, qui se propose d’aborder les responsabilités partagées entre les institutions académiques, leur approche du développement et de l’entrepreneuriat et la pro-activité du secteur privé dans la planification des formations établissant, pour ce faire, la nécessité de mobiliser des chercheurs rigoureux, disposer à partager leur savoir et leurs préoccupations à l’égard de la relève, de même que l’ utilisation de compétences qui s’inscrivent dans la dynamique d’une économie en plein développement. Nous sommes conscients que nous avons un rôle dans la construction d’un environnement qui permettra de faire la différence et de la consigner dans la chaîne des valeurs mondiales, véritables indicateurs d’une économie diversifiée, innovante et basée sur l’employabilité convaincante.»

Il met l’accent sur les potentialités extraordinaires que recèle l’Algérie aux plans humain, des infrastructures universitaires et des nombreuses entreprises qu’elle compte. Le secrétaire général de la wilaya, qui procédera à l’ouverture officielle de cette manifestation, rappelle l’importance que revêt une telle rencontre marquée par la présence d’un panel de personnalités scientifiques, dont les réflexions apporteront un éclairage nouveau pour ouvrir des pistes de réflexion à même de permettre aux pouvoirs publics, un examen approfondi du processus d’appui et des réajustements institutionnels, rappelant que la situation de l’emploi a toujours constitué une préoccupation majeure de l’État, ces dernières années, notamment en se mettant au diapason des besoins des demandeurs d’emploi et du développement dans divers secteurs d’activité.

«Face à cet impératif, ajoute-t-il, les hautes instances du pays, à leur tête le Président Abdelaziz Bouteflika qui a repensé toute la politique de l’emploi, avec la création et la mise en œuvre de divers dispositifs, consacrent et mobilisent des capacités financières et humaines importantes.» Il procède, de ce fait, à une rétrospective des actions menées depuis 1985, et souligne les avancées relevées, ces dernières années, dans ce domaine sensible et consacrant la mise en œuvre de ces mécanismes. Comme il met à profit cette opportunité pour se pencher sur le volet inhérent à la stratégie de développement de la wilaya, et dire, dans ce contexte, toutes les conditions préalables qui ont permis d’y impulser une véritable dynamique d’investissement non sans impact sur le volet de l’emploi.

Des programmes d’appui qui ont permis à cette wilaya, la création, depuis 2010, de plus de 90. 000 postes d’emploi, dans le cadre de l’intermédiation, et 52.000 en DAIP et CTA. À cela s’ajoute, depuis 2005, la création de 11.000 microentreprises financées par l’ANSEJ et générant plus de 40.000 emplois, en plus de 3.300  microentreprises CNAC dans une wilaya où le taux de chômage à baissé aujourd’hui à 5,58%.

Le Pr Mohamed Matmati, président du conseil scientifique de l’École de management de Grenoble, dit, pour sa part : «Ce colloque porte sur l’employabilité, et, en Algérie, nous avons besoin de réfléchir à cette problématique. Nous avons un pays à fort potentiel, une jeunesse, des ressources humaines de grande qualité que l’on peut former, mais ce qu’il faut arriver à faire, c’est de lier les besoins avec les compétences que reçoivent nos jeunes en sortant des universités, telle est l’adéquation que nous avons à charge de réaliser. Donc, il faut que l’université et le monde du travail se rapprochent et s’écoutent mutuellement pour  avancer et trouver les solutions qui conviennent.»

Le Pr Alain Fronteau, directeur du développement à l’international ISTEC Paris, ajoute : «Vous avez une jeunesse extraordinaire avec un très fort taux de moins de 25 ans, ce qui est un capital formidable, des potentialités énormes pour l’Algérie de demain ; notre rôle ici est de pouvoir coopérer avec cette jeunesse et faire de telle sorte que les travaux de recherche puissent être utiles, notamment aux chercheurs présents ici, aux institutions et aux jeunes qui sont largement présents dans la salle, de manière à leur ouvrir les portes de leur employabilité et être un apport et un moteur pour leur propre pays en termes de développement.»

Pour sa part, le Pr Zahir Yanat, professeur émérite à Kedge Business School,  vice-président  ADERSE et AGRH, nous dit, en revenant sur les avancées de l’Algérie et les potentialités qu’elle recèle : «Je crois qu’il faut cesser de faire toujours dans la sinistrose. On trouve tout le temps à dire, mais on ne s’aperçoit pas qu’il y a des sauts qualitatifs de développement qui sont merveilleux dans notre pays. Je pense qu’il faut apprécier la situation comme dans tous les pays du monde dans la durée, ce qui veut dire que beaucoup de choses ont été faites depuis 1980 en Algérie.»