Les progrès réalisés par les tunisiens ne doivent pas être détournés par les extrémistes a indiqué ce vendredi, la secrétaire d’Etat américaine Mme Hillary Clinton, en recevant à Washington, le ministre tunisien des affaires étrangères, Rafik Abdesselam. Ce dernier a assuré que l’attaque contre l’ambassade américaine, le 14 septembre dernier, ne reflète pas la « véritable image » de la Tunisie.
« Tous les gouvernements ont le devoir, le devoir solennel de défendre les missions diplomatiques. Elles doivent être des endroits sûrs et protégés », a déclaré Mme Clinton, répétant que Washington avait pris des mesures pour renforcer la sécurité de son réseau diplomatique et consulaire.
De nombreuses manifestations antiaméricaines ont eut lieu dans le monde musulman et notamment au Pakistan où les incidents ont couté la vie à quinze personnes. « Nous surveillons de près la situation aujourd’hui, il n’y a pas de priorité plus importante pour le président (Barack) Obama et pour moi que la sécurité de nos concitoyens. Nous avons pris un certain nombre de mesures dans le monde pour augmenter notre (niveau de) sécurité et pour protéger le personnel de nos postes diplomatiques » a indiqué Mme Clinton.
A Tunis, un imposant dispositif de sécurité a été déployé vendredi pour empêcher manifestations et violences notamment devant l’ambassade de France et celle des Etats-Unis, qui avait été attaquée le 14 septembre. Des affrontements avaient fait quatre morts et des dizaines de blessés. « Nous travaillons étroitement avec le gouvernement tunisien. Ils nous ont aidés à renforcer notre sécurité et nous avons discuté avec eux de la nécessité de traduire en justice les responsables des violences », a dit la secrétaire d’Etat américaine.
La « lourde responsabilité » de réussir
La secrétaire d’Etat a salué les Tunisiens pour avoir été les premiers à faire la révolution dans le monde arabe, dès décembre 2010-janvier 2011. Il ne faudrait pas, a-t-elle ajouté « que les progrès importants qu’ont fait la Tunisie et les Tunisiens depuis soient détournés par des extrémistes ».
Le ministre tunisien des Affaires étrangères a exprimé des regrets et la condamnation ferme et entière pour l’attaque de l’ambassade et de l’école américaine vendredi dernier. « Cela ne reflète pas la véritable image de la Tunisie en tant que démocratie qui vient de naître », a assuré M. Abdessalem. La Tunisie, a-t-il indiqué est en train de « démanteler le lourd héritage du despotisme politique et de mettre en place les bases d’une démocratie nouvelle». Il a également indiqué que son pays avait la « lourde responsabilité » de réussir le processus de démocratisation et que cela constituerait un « message positif à la région que la démocratie est possible dans cette partie du monde ».