Chômage et paradoxe des statistiques, A la recherche de vrais indices

Chômage et paradoxe des statistiques, A la recherche de vrais indices

Le chômage ne cesse d’alimenter les inquiétudes entre les chiffres fournis officiellement et la tendance des autres indices qui révèlent les incohérences des statistiques.

L’ONS qui révèle la stabilisation du taux de 9,7% est contrariée par le cabinet OGB (Oxford group business) qui croit que la tendance va crescendo en 2013, estimant que le taux avoisinerait les 11% alors que le FMI table sur 9,5% pour l’année prochaine.



Ces indices aussi contradictoires qu’ils paraissent expriment des points de vue différents sur un phénomène devenu, à la longue, difficile à cerner par les chiffres. C’est que le taux, selon certaines voix, reste inconnu et entouré de flou sur une réalité dont il devient urgent de convoquer les véritables enquêtes pour clarifier les tendances à l’avenir.

Les inquiétudes restent, tout de même, marquantes. Le chômage des jeunes affecte l’Algérie où, faut-il le noter, l’enquête de l’ONS avait indiqué que plus de la moitié de la population âgée de 15 ans et plus était inactive en 2010, soit 15,1 million des 25,9 millions de personnes formant cette frange de la population.

LG Algérie

En 2011, l’enquête de l’office indique que le chômage concerne la présence de diplômés issus de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur, notamment auprès des femmes (respectivement 20,8% et 16,9%).

De l’avis d’un expert dans le monde du travail, « le développement du marché du travail se fait de façon discordante avec la formation universitaire. Pour les moins qualifiés, les emplois décrochés ne sont bien souvent pas à la hauteur des attentes, notamment en matière de rémunération ».

Selon une récente étude de l’ONS, 40,7% des salariés cherchent un autre poste d’emploi. Le même organisme affirme, dans une autre étude, que 82% des employés ont trouvé leur emploi grâce à l’intervention d’un proche.

L’estimation de l’OIT (Organisation internationale du travail) souligne, pour sa part, que la tendance continue à enregistrer le plus fort taux de chômage des jeunes, atteignant 27,5% en 2012 dans la zone de l’Afrique du Nord. Pour cette organisation onusienne, le taux de chômage des jeunes devrait demeurer supérieur à 26% ces prochaines années et serait même susceptible d’augmenter.

Dans son rapport intitulé « Panorama mondial de l’emploi, sombres perspectives pour les jeunes sur le marché du travail », l’OIT indique qu’à l’horizon 2017, le taux de chômage des jeunes devrait se situer à 26,7% en Afrique du Nord. Mais dans les détails, l’OIT ne livre pas les informations sur la progression de chômage dans cette partie.

Du côté du nouveau gouvernement, Abdelmalek Sellal fait de la lutte contre le chômage une priorité parmi les autres.

Il s’engage à faire le nécessaire pour maintenir ce taux et éviter de le voir progresser. A ce propos, M. Sellal a signalé que 83% des 3 millions de postes d’emploi promis par le gouvernement ont été créés entre les années 2010 et 2012. Voilà une prouesse qui en dit long sur la manière de rassurer, encore une fois, par les chiffres relevés par les différents organismes en charge du dossier.

Fayçal Abdelghani