chantiers du métro d’alger, l’affaire des 180 grévistes jugée lundi prochain

chantiers du métro d’alger, l’affaire des 180 grévistes jugée lundi prochain
Renvoyée à trois reprises, l’affaire opposant le groupement d’entreprises portugaises Zagop et Teixeira Duarte à ses travailleurs des chantiers d’extension du métro d’Alger sur la ligne Grande Poste-place des Martyrs, en grève illimitée depuis le 21 novembre dernier, sera jugée en appel par la cour d’Alger le 14 janvier.Un rendez-vous attendu avec impatience par les 180 travailleurs «licenciés» suite à la protestation enclenchée pour réclamer principalement des revalorisations salariales et l’amélioration des conditions de sécurité sur les chantiers. L’affaire a été programmée une première fois le 17 décembre dernier puis renvoyée au 31 du même mois puis au 7 janvier dernier, nous a indiqué hier un représentant des travailleurs.

En attendant le jugement de la cour, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a adressé lundi dernier une lettre de revendications au ministre des Transports au nom des employés «licenciés», regroupés dans un syndicat d’entreprise affilié à l’UGTA.

Mis au chômage depuis plus de 50 jours, les travailleurs licenciés ne tiennent plus de rassemblements devant le chantier où il leur a été interdit, par décision de justice, d’accéder ou de se regrouper. Le groupement d’entreprises portugaises a procédé à de nouveaux recrutements et les travaux ont repris depuis début janvier. Les employeurs ont opté pour de nouveaux recrutements et mis fin aux contrats de leurs anciens travailleurs.

Les grévistes «licenciés abusivement», selon leurs représentants, réclament des droits accordés par la législation du travail nationale en vigueur.

«Nos revendications sont légitimes», a insisté leur représentant, citant entre autres le droit de réclamer une augmentation dans la rémunération des heures supplémentaires rémunérées à hauteur de 50% du salaire par heure ; les travailleurs réclamaient une hausse à 75 voire 100%, «ce qui est légitime au regard de la cadence du projet», a estimé la même source.  Les employeurs exerçaient par ailleurs «des pressions» sur les travailleurs en leur faisant signer des contrats de trois mois, alors qu’au lancement de ce projet de 48 mois, ils étaient de six mois», a-t-il ajouté.

Les employeurs portugais renouvelaient les contrats aux travailleurs qui poursuivent l’activité sans observer une rupture de travail de 48 heures pour marquer la distinction entre les deux périodes de contrat, comme le stipule la législation du travail. Au sujet des différentes primes revendiquées, le représentant considère que lui et ses collègues étaient exposés à des dangers importants comme le glissement de terrain, l’électrocution, l’asphyxie et la chute de grosses pierres. Convaincus de la légitimité de leur mouvement, les employés licenciés font appel au ministre des Transports pour les rétablir dans leurs droits.

Pour rappel,  le maître d’ouvrage du métro d’Alger, l’Entreprise du métro d’Alger (EMA), a tenté de mener une médiation entre les deux parties en conflit sans succès, selon un responsable de cette entreprise. Certaines primes réclamées par les grévistes comme la prime de la femme au foyer restent à l’appréciation de l’employeur étranger qui peut refuser de l’accorder.

K.S.