Djamel Menad, le nouvel entraîneur du CRB, est appelé à rendre au Chabab son âme et sa vitalité après la période de fragilité qu’il a traversée en s’appuyant sur les éléments de qualité qu’il a sous la main. C’est une phase de fébrilité qu’il faut absolument accepter. La formation de Solinas, pour rappel, était depuis l’entame de la compétition dans un cycle d’apprentissage d’un nouveau style de jeu, qui a non seulement échoué, mais a été aussi fatal à son initiateur. Maintenant, avec l’arrivée de Menad à la barre technique, il faut désormais exploiter à bon escient les capacités de la composante. Si le Chabab veut évoluer au plus haut niveau et rivaliser avec les meilleurs, il est impératif de créer l’équilibre qui permettra à Menad d’imposer son style et mettre en place sa stratégie. La défaite du Chabab face aux Béjaouis, lors de la dernière journée du championnat, était quelque peu prévisible. Mais cette série de contre-performances ne doit nullement remettre en cause les ambitions de jouer le haut du tableau.
Menad : «Je ne peux continuer dans ces conditions»
Intervenant sur les ondes de la radio nationale, le nouvel entraîneur, Djamel Menad, après avoir établi un état des lieux lors de la première séance, a été surpris d’apprendre que le mal est profond et que la sensibilisation à elle seule ne suffirait pas à atténuer la crise. La direction devra s’impliquer davantage en accomplissant convenablement son travail. Il déclarera à ce sujet : «En dirigeant la première séance, j’ai eu l’occasion de discuter en toute franchise avec les joueurs que j’ai trouvés abattus. Après les avoir attentivement écoutés, je peux vous dire que j’ai été étonné d’apprendre des choses que j’ignorais jusque-là. Comment un entraîneur pourrait travailler avec un élément qui n’a rien perçu depuis le début de cette saison ? C’est le joueur concerné qui m’a informé de cette situation.» Et de poursuivre : «Là où j’ai eu l’occasion d’exercer, j’ai toujours mis les conditions de travail en avant car il est impossible aussi bien pour l’entraîneur que pour le club de bien s’acquitter de leur tâche si les joueurs ne sont pas financièrement tranquilles. Je dois me réunir avec les responsables du club après mon retour de Batna et je souhaite qu’ils soient francs et sincères avec moi.»
Son avenir dépendra de Gana
A travers cette déclaration, on peut aisément comprendre que si la direction ne se montre pas convaincante et rassurante, l’avenir de Menad à la barre technique du Chabab sera hypothéqué. Menad ne veut surtout pas vivre le même scénario que son prédécesseur, Solinas. Le président du conseil d’administration, Azzedine Gana, aura la lourde tâche d’apporter des éléments convaincants pour conclure avec Menad qui, en professionnel qu’il est, ne va sûrement pas se contenter de promesses. Il exigera du concret pour continuer sa mission : «Mon rôle est sur le terrain. Je n’ai pas pour habitude de m’immiscer dans les prérogatives de la direction, mais pour me permettre de travailler sereinement et exiger aux joueurs de fournir des efforts, l’administration devra y mettre du sien parce que dans le cas contraire, il me sera difficile, voire impossible, de continuer à travailler dans ces conditions. Donc, je dois m’entretenir avec les dirigeants et le président Gana pour être éclairé sur la situation.»
Boukria : «On a une revanche à prendre»
Très affecté comme d’ailleurs tous les joueurs par la réaction hostile de leurs supporters, le latéral gauche, Lies Boukria, est certes atteint psychologiquement, mais pas au point de baisser les bras car «le match face au CAB sera celui des joueurs», a-t-il affirmé.
Comment est le moral à présent ?
Je dois avouer qu’il n’est pas au beau fixe. Ce que nous avons enduré mardi passé nous a tellement affectés que certains joueurs ont même songé à tout arrêter. Nous avons été surpris par la réaction des fans ce jour-là. On nous a cloués au pilori sans raison.
La série des échecs n’en est pas une raison évidente ?
Je comprends parfaitement la déception des supporters, mais je ne l’approuve pas. Je crois que leur rôle était de nous soutenir dans les moments difficiles et non pas nous tomber dessus car aucun joueur ne souhaite perdre un match et encore moins trois d’affilée, c’est navrant. Je dois préciser autre chose…
Allez-y !
Il faut savoir que lors du match face à Béjaïa, les erreurs d’arbitrage et l’état de la pelouse nous ont pénalisés. Ajouté à cela le comportement des supporters, nous n’avions aucune chance de gagner ce match.
Menad est votre nouvel entraîneur, qu’en pensez-vous ?
C’est un entraîneur qui a un riche vécu footballistique et ses compétences sont partout reconnues puisqu’il a souvent réussi là où il est passé. J’espère que son arrivée à la barre technique nous sera bénéfique parce que les supporters ont toujours exigé du changement, et voilà qui est fait. De notre côté, on va travailler davantage afin de permettre au coach de réussir avec nous.
Un mot sur Solinas ?
Personnellement, je dois saluer Solinas pour le travail qu’il a accompli. Il a réussi à engranger 16 points et d’excellents résultats, mais il n’avait pas été lui aussi ménagé. Il a toujours essuyé des critiques acerbes, d’ordre tactique surtout, mais je ne crois pas qu’il ait failli.
Comment voyez-vous le match face au CAB ?
Ce sera le match des joueurs. On doit d’abord se remettre en question et aller puiser au fond de nos ressources cette âme de guerrier pour éviter une autre défaite et retrouver la dynamique des bons résultats. Nous avons une revanche à prendre.
La nuità l’hôtel Chelia
La délégation du Chabab a élu domicile à l’hôtel le Chelia. Les joueurs devraient rejoindre leur lieu d’hébergement directement de l’aéroport de Batna.
Le coach défend Ousserir
Le nouvel entraîneur, Djamel Menad, a marqué un temps d’arrêt pour parler du gardien de but, Nassim Ousserir, qui a été marqué par le comportement des supporters qui ne l’ont pas ménagé durant toute la rencontre. Le joueur, en professionnel et sage, n’a pas voulu compromettre l’avenir de son équipe en décidant de reprendre les entraînements et prendre part à la rencontre de son équipe face au CAB. Le coach a déclaré : «Ousserir est un bon gardien que je connais parfaitement. En reprenant avec le groupe, il a démontré qu’il est un professionnel parce qu’il n’est pas évident pour un joueur de revenir après la dure épreuve qu’il a subie la semaine précédente et je profite de cette occasion pour demander aux supporters du club d’éviter ce genre de comportement qui nuit à l’équipe. Les joueurs ont besoin de soutien.»
Boukedjane de retour
Après avoir purgé son match de suspension face à la JSMB, le latéral gauche, Khalil Boukedjane, a été retenu pour le déplacement de l’équipe à Batna. Pour rappel, il a écopé d’un carton rouge aux ultimes instants du match après avoir asséné un coup de poing à l’attaquant sétifien Assamoah lors de la défaite du Chabab sur sa pelouse devant l’ESS.
Vers une nouvelle paire axiale ?
Suite aux nombreuses erreurs défensives, notamment dans l’axe, le staff technique pourrait changer sa charnière centrale. Constatant un flottement et une lenteur dans l’axe de la défense, la formation de la JSMB en a pleinement tiré profit en acculant l’arrière-garde par la vivacité de Boulainceur et Djallit avant que le staff technique béjaoui ne fasse incorporer en seconde manche un autre attaquant, en l’occurrence Yebeun, pour donner plus de percussion au compartiment offensif, ce qui s’est avéré payant.
Belaïd devrait revenir
Le président démissionnaire du CSA, Mohamed Belaïd, pourrait revenir à de meilleurs sentiments après les insistantes interventions des dirigeants et supporters. Cela n’a pas laissé insensible Mohamed Belaïd qui voit ainsi sa position légèrement s’incliner pour un éventuel retour à la présidence du club amateur. Il doit par ailleurs tenir une réunion en début de semaine avec les membres de son bureau qui, eux aussi, ont décidé de claquer la porte par solidarité en son égard. Le Chabab, en quête d’une stabilité à tous les niveaux et de sérénité, aura certainement besoin du dévouement et de la conjugaison des efforts de tout le monde, particulièrement les membres du CSA. Dans le cas où le président camperait sur sa position, il va falloir aller à l’assemblée générale afin de désigner un directoire qui aura à gérer le club jusqu’à la fin du mandat en juin 2012, soit le cycle olympique. Mais les supporters et les amoureux du club insistent pour faire revenir Belaïd sur sa décision.