Le manque d’eau potable et les dégâts, enregistrés suite aux incendies qui ont ravagé une trentaine d’hectares de forêts, champs et vergers ces derniers jours, ont provoqué un mouvement de protestation de la population de l’est de la wilaya de Boumerdès.
Des dizaines de citoyens des villages Ighomrassen et Iouanoughen, situés au sud-est de la commune des Issers, à 23 km à l’est de Boumerdès, ont fermé, dans la matinée d’hier, le siège de l’APC pour protester contre la pénurie d’eau potable dans leurs localités.
Les protestataires exigent une solution urgente au problème d’eau qui affecte la région depuis des années.
Après avoir attendu plus de deux heures, les manifestants ont fermé l’accès aux guichets de l’état civil.
« Depuis l’Indépendance, l’eau n’a pas coulé dans nos robinets », tonne un citoyen en colère.
Et un autre de dire : « Le problème, c’est la gestion de ce liquide précieux. » « Pis, on nous dit qu’il n’y a pas d’agent pour ouvrir et fermer les vannes », ajoute notre interlocuteur.
Même les fontaines et les sources d’eau de ces villages sont à sec depuis des mois.
Ce qui a poussé les habitants à s’approvisionner des citernes qu’ils paient à 900 DA l’unité.
Les responsables ont promis aux manifestants de désigner un agent provisoire chargé de manipuler les vannes en attendant de dégager un programme de distribution pour toute la région dans les plus brefs délais.
Ces villages sont alimentés par la chaîne de distribution Naciria-Timezrit qui compte 7 stations et qui est longue de plus de 50 km.
A noter que plus de 16 000 habitants n’ont pas accès à l’eau courante dans cette région.
A Naciria, ce sont les habitants de Boumraou qui ont occupé le siège de l’ADE durant plus d’une demi-heure pour protester contre le manque d’eau qu’ils endurent « depuis deux mois d’une manière continue ».
C’est le chef de daïra qui s’est déplacé sur les lieux pour calmer les manifestants en leur promettant de trouver une solution à leur problème.
Les habitants s’indignent du fait que leurs plaintes n’ont jusqu’ici trouvé aucune oreille attentive.
Par ailleurs, suite aux incendies qui ont ravagé des dizaines d’arbres fruitiers (oliviers, figuiers, grenadiers…) et une dizaine de ruches au village Imaghninène, distant de plus de quinze kilomètres du chef-lieu de la commune, les habitants dudit village ont dépêché, hier, une délégation auprès du chef de daïra et du P/APC pour réclamer leur intervention afin d’arrêter la « mise à feu systématique des forêts (oliviers, arbres fruitiers, ruchers) qui entourent le village et les jardins qui se trouvent près des maisons par les éléments de L’ANP ».
Ils exigent aussi l’indemnisation de tous les habitants qui ont perdu leurs biens à cause de ces incendies ravageurs (maisons, poulaillers, ruchers et arbres).
Les habitants réclament également le déplacement du poste avancé de l’armée se trouvant à l’intérieur du cimetière du village à cause de la dégradation des tombes et des risques qu’ils encourent en allant se recueillir à la mémoire de leurs proches disparus.