Boudée par la majorité des consommateurs,Une importante quantité de pomme de terre jetée à la décharge

Boudée par la majorité des consommateurs,Une importante quantité de pomme de terre jetée à la décharge

Incroyable mais vrai, d’importantes quantités de pomme de terre ont été jetées dernièrement, dans la décharge publique d’El Karma, selon des éboueurs que nous avons interrogés.

Ces derniers affirment qu’ils ont procédé, mercredi dernier, à la collecte de plus de quatre (4) tonnes de pomme de terre avariée, sans toutefois donner d’indications précises sur la ou les parties qui se seraient débarrassées d’une telle quantité de ce produit agricole.

D’aucuns affirment à ce propos qu’au regard du prix exorbitant de la reine des légumes qu’est la pomme de terre affiché sur les étals des marchés ces dernières semaines, les consommateurs ont décidé de la bouder carrément pour se contenter d’autres aliments moins chers.

En effet, la pomme de terre dont le prix varie depuis plusieurs semaines entre 90 et 120 dinars n’intéresse plus les petites bourses qui ont développé d’autres habitudes alimentaires basées sur la consommation des pâtes et des légumes de saison à l’instar des fèves, petits pois et autres.

Cette nouvelle pratique qui reflète une certaine prise de conscience de la part du consommateur n’a pas été sans résultats pour les commerçants qui ont vu leur marchandise dépérir au fil des jours à cause de la réduction remarquable de la demande sur ce produit au point de le rendre non comestible, selon des sources très au fait des pratiques commerciales.

Selon toujours les mêmes sources, la conservation prolongée d’énormes quantités de ce produit agricole, a contribué à son altération, contraignant du coup ses propriétaires à les détruire plutôt qu’à les écouler, et ce, dans le but évident d’agir sur les prix et de les maintenir à leur niveau actuel.

Elles ajoutent par ailleurs que cette pratique qui relève d’une logique purement spéculative est constatée notamment au niveau des marchés hebdomadaires de la ville d’Oran, comme ceux de Maraval et Haï Es Sabah : « non seulement les patates sont jetés par les commerçants mais aussi d’autres légumes comme les carottes et même les tomates dont le prix a doublé ce week-end », diront nos interlocuteurs.

Il est à noter, selon des consommateurs que nous avons rencontrés, que certains commerçants ont tenté de vendre des pomme de terres à raison de 20 dinars le kg et ce dans le but de liquider une marchandise en voie de péremption. Vu son état impropre à la consommation, ajouteront-ils, ces consommateurs ont refusé de gaspiller leur argent sur un produit pourri.

« Ces patates ont été conservées pendant une longue durée dans des chambres frigorifiques, ce qui a provoqué la pourriture du produit qu’on tente de vendre le plus tôt possible», selon un spécialiste de l’agriculture.

Il est à souligner que cette situation intervient alors que les prix des légumes ne cessent d’augmenter, et ce, contrairement aux déclarations rassurantes du ministre de l’Agriculture et du développement rural qui avait promis une baisse considérable des prix, il y a de cela un mois environ.

S. Berkeche