Les Algériens consomment beaucoup de boissons gazeuses. Les marques se multiplient au point où ils sont 1400 producteurs qui se disputent actuellement le marché.
Si la tendance à la consommation depuis l’installation des grands groupes durant ces années a permis d’accélérer le ratio de la production (14 hectolitres par habitant ), il reste que les petits producteurs sont en train de se substituer aux grandes marques. Souvent, ces petites marques n’ont pas les moyens colossaux du marketing et de la communication dont disposent les grands groupes et n’ont pas les moyens de se faire entendre au-delà de leurs régions respectives.
La mise en bouteille et l’approvisionnement au marché de détail se fait de manière artisanale et la marque non encore labellisée est « écoulée de bouche à oreille ». D’ailleurs, Michel Boidin, expert à l’EDPME note : « Le marché de 2008 à nos jours enregistre une évolution de 19 millions d’hectolitres dont 7 millions d’hectolitres dans le segment des boissons gazeuses ».
Une tendance revue à la hausse avec l’émergence notamment de petites entités à l’Est et à l’Ouest du pays qui confortent les 90% des besoins du marché national. On ne saurait actuellement indiquer s’il y a évolution ou recul du chiffre d’affaires global de la production. Autre argument, le marché des boissons gazeuses est loin d’être un marché bien organisé. Le président de l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB) avait bien déploré la situation anarchique dont est victime ce marché.
« La concurrence déloyale, le marché informel et le non-respect des normes alimentaires sont les réelles contraintes de ce marché » relève le président de l’APAB. Cependant, il existe d’autres distorsions qui se font jour après le constat relevé par l’EDPME et l’APAB. Cette dernière dénonce « le dumping de certaines marques de sodas et de jus qui sont importées à des prix défiant toute concurrence ». D’autres sources estiment quant à elles, que les dernières augmentations des prix de sodas et de jus pénalisent certaines couches à la consommation.
D’autre part, les petits producteurs sont pénalisés par les coûts des intrants (sucre, colorant, émulsifiant…) qui s’ajoutent aux coûts de production. Cette situation a obligé certaines PME à baisser le rideau ces dernières années alors que ces entités commençaient à devenir le rival des grands industriels de ce créneau. Toutefois, le plus urgent reste aux yeux de l’APAB de lutter contre la prolifération de l’informel, la réduction de certaines taxes notamment la TAP et le contrôle sur certaines marques d’importation. Trois points parmi d’autres inscrits dans la priorité de la réorganisation du marché.
Fayçal Abdelghani