Les USA ont reçu le feu vert de l’Espagne pour établir une base militaire située dans la ville de Séville au sud de son territoire. Cette base couvrira toute l’Afrique du Nord et notamment l’Algérie
La tentative des USA de s’implanter ainsi en Afrique du Nord n’est pas nouvelle. Depuis longtemps, l’AFRICOM cherchait à établir des quartiers généraux en Afrique du Nord, en conformité avec sa politique d’implantation mondiale.
Mais le niet des autorités algériennes puis tunisiennes n’a pas découragé pour autant la première puissance mondiale qui cherche à s’implanter à tout prix en Afrique du Nord, précisément. Or depuis quelques jours, les USA ont obtenu l’autorisation du gouvernement espagnol d’implanter une base militaire au sud du pays proche des localités africaines.
La chambre des représentants espagnole a donné son feu vert aux États-Unis pour établir une base militaire au sud du pays. Cette implantation stratégique émane de l’AFRICOM (Commandement américain en Afrique), et a pour objectif de renforcer les systèmes de défense des territoires américains en Afrique du Nord, notamment les ambassades.
Cette base, qui a déjà reçu le feu vert du Sénat ibérique, sera érigée dans le sud de l’Espagne. Elle comptera un effectif de 2 200 militaires, 500 civils et 21 avions de transport, 500 marines, et huit avions militaires de combat.
Les Etats-Unis ont ainsi déployé, depuis l’été 2013, une force militaire d’intervention conséquente, dans la petite ville de Morfn en Espagne. Si le stationnement de militaires américains sur le sol espagnol n’est pas un scoop, ce qui est nouveau en revanche est la spécificité dédiée à cette nouvelle implantation. L’aveu du gouvernement espagnol à ce sujet est d’ailleurs de taille : permettre à l’armée américaine d’intervenir dans le nord de l’Afrique en cas de troubles majeurs.
L’Algérie clairement visée
Qu’on n’oublie pas que le département américain des Affaires étrangères a récemment classé l’Algérie dans sa trop fameuse liste des pays « à risque sécuritaire pour les diplomates ». Les commandos US actuellement en déploiement à la base de Morón sont au nombre de 500 ; ils ont été installés en avril dernier, suscitant une violente réaction verbale de la part des autorités algériennes, qui se sentaient concernées plus que tous dans la région par la présence de ces forces.
Des observateurs ont indiqué que cette augmentation de forces américaines à Morón de la Frontera est justifiée par l’instabilité en Algérie, qui peut nécessiter pour les Américains d’intervenir sur place, pour sécuriser leurs rares ressortissants qui y vivent et pour sécuriser les champs pétro-gaziers.
En 2015 déjà, l’Algérie a opposé un refus catégorique à Barak Obama au sujet de l’implantation d’une base militaire américaine aérienne de drones secrètes sur le territoire algérien.
L’information a été rapportée par le journal américain Ray Day édité par le journaliste et écrivain Abdel-Bari Atwan, citant des sources diplomatiques fiables à Washington.
Les mêmes sources ont indiqué que John Kerry, le secrétaire d’État américains avait discuté avec les autorités algériennes des risques d’existence de groupes militants islamistes appartenant à « Al-Qaïda » dans le Sahara, le Sahel et le triangle qui est situé sur les frontières avec la Mauritanie, l’Algérie et le Mali, notamment les partisans d’Ansar El Chariaa et Mokhtar Belmokhtar affiliés à Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), où il a suggéré la mise en place d’une base américaine comme l’une des « mesures nécessaires » pour faire face à ce danger imminent.
Mais les autorités algériennes ont été réticentes à accorder cette demande, ce qui a poussé l’Administration américaine à répondre par le refus à une demande algérienne pour un contrat d’achat d’avions sans pilote (drones).
Punition pour n’avoir pas suffisamment soutenu l’intervention militaire française au Mali ? Projet de déstabilisation d’un dernier bastion encore indépendant de l’influence US dans la région ? Comme on le voit, les prétextes ne manqueront pas…