Si les entreprise économiques algériennes sont si peu compétitives aujourd’hui, c’est, en partie, à cause de l’acte de gestion qui s’apparente à une véritable épée de Damoclès suspendue au dessus de la tête du gestionnaire. Ce dernier, entre la tentation de prendre des initiatives pour booster la performance de son entreprise et le risque de se voir reprocher par la tutelle cette initiative, avec le risque de poursuite judiciaire à la clé, préfère jouer la prudence pour au moins sauvegarder son poste.
Toutes les promesses redondantes des pouvoirs publics de « dépénaliser l’acte de gestion » sont restées le moment lettre morte. Jeudi lors de la tripartite Abdelmalek Sellal a de nouveau évoqué la question. Il a ainsi annoncé la mise en place prochainement d’un comité pour examiner le dossier de la dépénalisation de l’acte de gestion, en réitérant la volonté du gouvernement de protéger les cadres gestionnaires.
Ce comité, qui “sera créé dans un ou deux mois”, devra, précise Sellal, formuler des propositions “conformes à la législation en vigueur” en vue de mettre en place des mesures à même d’assurer la protection des cadres gestionnaires des entreprises Publiques ». “Notre rôle est de protéger les cadres et la dépénalisation de l’acte de gestion n’est pas la solution. Nous allons mettre en place un comité pour examiner ce dossier, car il s’agit de l’argent public dont nous sommes responsables”, a-t-il tenté » de convaincre en s’adressant à un représentant d’une organisation patronale réclamant la sécurisation des cadres gestionnaires à travers justement la dépénalisation de l’acte de gestion.
Abdelmalek Sellal, juge en revanche que “la dépénalisation (de l’acte de gestion) tant réclamée aussi bien par les gestionnaires que les avocats est une mauvaise solution pour un problème réel”. Tout en réitérant l’engagement de l’Etat à protéger les gestionnaires autant du secteur public que du privé, le Premier ministre recommande que les cadres gestionnaires des entreprises publiques doivent toujours se référer dans l’acte de gestion quotidienne aux lois en vigueur tels que le code des marchés publics et le code du commerce.
Il se trouve que les lois en question, héritées de l’époque de la gestion socialistes des entreprises, sont en inadéquation avec les impératifs de gestion de l’entreprise selon les standards de performance, de rentabilité et de compétitivité. Ce comité, dont il convient de saluer la mise en place, doit donc trouver la juste voie entre la nécessité de protéger l’argent du contribuable contre les risques de détournement et l’impératif de donner aux gestionnaires les instruments pour atteindre les objectifs de performances fixés par les SGP.
Pour rappel, on se souvient encore du retentissements politique et médiatique qu’avaient eu à l’époque le procès des gestionnaires de SIDER , dont Messaoud Chétih, alors PGD, dans le cadre de l’opération « manu pulite »(main propre) engagé par Ouyahia.