Le coach national, Abdelhak Bencheikha, ne veut pas jouer le match contre le Maroc au 5-Juillet. Voilà ce que nous comprenons aujourd’hui, même si le technicien ne le dit pas ouvertement.
«Fuir» le temple du football algérien, celui-là même qui a vécu les plus beaux succès des Verts, est devenu un spectre hérité de Saâdane depuis que le stade de Blida est devenu, avec la force du temps, le chaudron à la baguette magique.
«A défaut du 5-Juillet, nous essayons d’opter pour le stade d’Oran. Je suis profondément déçu d’annoncer cela car jusqu’à maintenant, nous ne savons pas où nous allons disputer notre rencontre face aux Marocains», a déclaré le sélectionneur national lors de sa dernière entrevue avec la presse.
A vrai dire, Bencheikha redoute l’état de la pelouse qui peut jouer un mauvais tour à ses capés le jour J. Réplique de Benmihoub (P-DG de l’OCO : «Le stade du 5-Juillet est fin prêt pour accueillir aussi bien la rencontre Algérie – Tunisie du 9 février que celle qui doit opposer notre équipe nationale à son homologue marocaine le 27 mars.»
Deux sons de cloche différents. D’abord, celui d’un technicien qui fait son constat amer et, par ricochet, met en doute les compétences d’un organisme comme l’OCO, et d’un autre côté, celui d’un gestionnaire qui connaît son métier et assure que la pelouse sera excellente lors de ces deux rendez-vous. Cependant, l’histoire retiendra que la «fuite » du 5-Juillet remonte à très longtemps déjà, bien avant Saâdane.
Néanmoins, Bencheikha, disposant de la majorité des joueurs évoluant à l’étranger, ne doit pas s’inquiéter concernant ce volet. Si souci il y a, il serait relatif à la santé des joueurs, comme Antar Yahia, blessé au niveau du genou lundi dernier en championnat d’Allemagne, lorsque son équipe, Bochum, recevait Erzgebirge Aue pour le compte de la 19e journée de D II.
Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Bref, s’inquiéter du lieu de la domiciliation du match Algérie – Maroc alors que nous disposons au moins d’un terrain gazonné dans chaque wilaya et que l’Algérie en compte 48… Problème de terrain ? Nous ne le pensons pas car ce sont les joueurs qui font le match et non l’inverse. Un terrain, c’est un espace d’expression pour un footballeur et lorsqu’on dispose d’une armada de bons techniciens, le terrain, lui, passe en seconde, voire en dernière position, au programme des soucis.
Chez nos voisins les Marocains, le problème de la pelouse est un sujet permanent, mais Eric Gerets et les responsables du football marocain ne s’en soucient guère. Bien au contraire, un vent d’optimisme souffle sur les méninges du Belge, secondé par ces déclarations faites à la presse marocaine : «Je veux dominer les Fennecs», «Je ferai l’impossible pour battre l’Algérie» «Les Algériens subiront la pression» ou encore cette «fléchette» lancée indirectement à Bencheikha : «Je jouerai pour gagner à Alger.» Voilà des titres ou des déclarations que nous n’avons pas encore lus dans nos journaux depuis l’arrivée de Bencheikha.
Des avis qui auraient pu nous procurer un brin d’espoir même si la nature présente un autre décor. Non, ces déclarations, on ne les lira pas dans nos journaux, on préfère s’occuper «négativement» de la pelouse du 5-Juillet. Un temple du football que l’on essaie par tous les moyens de transformer en musée.
Saïd Lacète.