Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a affirmé avant-hier que la marge bénéficiaire du prix du pain sera révisée, suite à l’appel de l’Union nationale des boulangers algériens
qui revendique une marge de pas moins 15%.
Dix jours après les protestations des boulangers de l’Ouest qui ont dénoncé «la marginalisation et l’absence d’écoute de leurs préoccupations», à l’initiative de l’association des boulangers de la wilaya d’Oran, l’Union nationale des boulangers algériens relevant de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) s’est exprimée sur les préoccupations de cette corporation.
Tout en se démarquant du mouvement et revendications des boulangers de la capitale de l’Ouest, l’Union nationale des boulangers algériens insiste néanmoins sur le point d’une marge bénéficiaire de pas moins 15%. En réaction au mouvement du 31 janvier mené par les boulangers oranais à travers «une journée sans pain», le ministre de Commerce, Mustapha Benbada, a tenu à rassurer qu’aucune hausse ne touchera le prix de la baguette de pain en 2013. Sous-entendant que ce qui est écarté en 2013 ne le sera peut-être pas en 2014, le premier responsable de Commerce à en outre assuré que le dossier des boulangers est en étude.
Pour ce qui est de la revendication principale exprimée par l’Union nationale des boulangers, le ministre du Commerce a affirmé que son département procèdera à la révision de la marge bénéficiaire des boulangeries qui fabriquent uniquement le pain, excluant tout problème lié à la disponibilité de ce produit. Ces boulangers font face, en effet, à des problèmes liés au bénéfice car le prix de ce produit est resté inchangé depuis 1996, a indiqué M. Benbada en marge du lancement du programme de formation de l’exportation à l’Ecole supérieure algérienne des affaires. Il a précisé, à ce propos, que le ministère du Commerce a reçu des propositions de la Fédération nationale des boulangers (FNB) qui n’ont encore pas été tranchées, ajoutant qu’elles seront examinées et présentées au gouvernement pour aider cette catégorie.
De son côté, le président de la Fédération nationale des boulangers a souligné que les problèmes auxquels fait face le boulanger étaient liés à la faible marge bénéficiaire et aux lourdes charges restées inchangées depuis 1996, comme le prix du gaz et des matières premières, donnant ainsi lieu à un recul du nombre de boulangeries qui est passé de 17 000 en 2000 à 14 000 en 2011. Pour remédier à la situation, la FNB a soumis une série de revendications au ministère du Commerce concernant la réduction du prix de la farine de 2 000 DA à 1 500 DA le quintal, du poids du pain de 250g à 200g pour éviter une hausse du prix et celle de la marge bénéficiaire. Pour leur part, les boulangers d’Oran qui font cavaliers seuls dans leur mouvement attendent encore la réponse de la tutelle et promettent d’observer une grève illimitée avant la fin du mois en cours si leurs revendications ne sont pas prises en charge. Autrement dit, la marge bénéficiaire du prix de pain n’est pas la seule requête de cette corporation.
Enfin, il est à noter que la baguette de pain, dont le prix est de 8.5 DA, se vend depuis des années à 10 DA.
Par Yasmine Ayadi
