En matière de sécurité alimentaire en Algérie, il reste beaucoup à faire. C’est ce qu’a déclaré hier le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, lors de son passage sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale.
A ce titre, le ministre indiquera que «l’Etat a toujours veillé à ce qu’il y ait une disponibilité alimentaire par la production nationale et les appoints par l’importation. Aujourd’hui, on mesure cela par nombre de kilocalories par jour disponible sur le marché». Aussi, soulignera-t-il, actuellement l’Algérie assure «3 500 kilocalories par habitant par jour» pour une norme de
2 100 kilocalories par habitant par jour. Norme admise par l’organisation mondiale de la santé. Pour le ministre, «cette norme est parmi les normes élevées qui existent», relevant qu’«à l’indépendance, nous n’avions en disponibilité alimentaire que 1 530 kilocalories par habitant par an. C’est-à-dire que la disponibilité alimentaire a été multipliée par huit». Néanmoins, le défi pour le pays est que cette disponibilité «provienne de la production nationale», sachant qu’en termes de valeur, 70% de la disponibilité sont assurés par la production nationale et 30% par l’importation. En d’autres termes, les produits agricoles algériens commercialisés dans le pays sont estimés à 70%. Le reste des produits, c’est-à-dire les 30%, est importé. Abondant dans ce sens, Rachid Benaïssa dira qu’«actuellement nous travaillons pour diminuer cette vulnérabilité. Nous œuvrons pour améliorer les techniques au niveau local en vue d’augmenter la production et la productivité».
En outre, sur la question de la dépendance des marchés mondiaux en matière de lait et des céréales, M. Benaïssa dira que son secteur œuvre en premier lieu pour la maîtrise des techniques au niveau local pour améliorer la production et la productivité. A ce propos, il soulignera la création «des leaders, à travers le club 50, comprenant les producteurs des céréales ayant fait un rendement de 50 quintaux à l’hectare et plus». Affirmant que la même initiative
«est en train d’être faite pour le lait et l’huile d’olive, puisque nous avons un programme d’un million d’hectares à planter». D’ailleurs à propos de lait, le ministre affirmera que la collecte de lait cru a augmenté de 34 % durant les neuf premiers mois de 2011. Du lait cru pour lequel il a été demandé aux unités laitières de transformation de l’intégrer sous peine de se voir priver du soutien de l’Etat pour la poudre de lait subventionnée. Dans ce contexte, il relèvera que «sur les 116 laiteries, en partenariat avec l’Office national interprofessionnel du lait, 10 n’ont pas encore intégré ce dispositif», et pour lesquelles le délai fixé au 30 septembre 2011 est reconduit de trois mois «afin d’éviter des relations conflictuelles». Par ailleurs, interrogé sur la baisse de rentabilité de la production céréalière en 2011 évaluée à 42 millions de quintaux contre 61.5 millions en 2009, le ministre rétorquera que «l’agriculture, ce n’est pas une science exacte». En ce sens où elle dépend des conditions climatiques peu favorables notamment dans les régions de l’ouest du pays qui ont connu une certaine sécheresse.
S’agissant des terrains destinés à la construction, Rachid Benaïssa dira que le prélèvement des terres agricoles et forestières pour les besoins de l’équipement public se fera par décret adopté en Conseil des ministres. «C’est une manière de faire en sorte que ces prélèvements soient transparents, de limiter le détournement de ces terres et de faire en sorte que cela obéisse à un développement équilibré du pays». Parallèlement à cela, poursuivra-t-il, «il y a un grand programme de mise en valeur de nouvelles terres», soulignant à cet égard que 15 000 hectares de terres privées qui n’étaient pas exploités sont désormais cultivés par leurs propriétaires. Ce que le ministre qualifiera de «positif».
Par Lynda Naili Bourerbab