Barreau d’Oran: Des avocats en grève de la faim

Barreau d’Oran: Des avocats en grève de la faim

Rien ne va plus au barreau d’Oran. Des avocats ont décidé de passer, depuis hier, à une grève de la faim illimitée pour dénoncer « le détournement des fonds de leur bâtonnat par le chef de barreau ».

Maître Naït Salah Belkacem a menacé de saisir les instances internationales, notamment Transparency International (TI), sur cette affaire. Lors d’un point de presse organisé hier à Alger, maître Naït Salah a accusé le bâtonnier, maître Wahrani El Houari, d’avoir détourné l’argent du barreau. « J’estime l’argent disparu du barreau à quelque 27 milliards de centimes », a-t-il révélé. Il a rappelé que le bâtonnier a encaissé 6 millions de dinars pour financer l’entreprise de son fils. Il a précisé qu’il a engagé des actions en justice, mais sans suite. Maître Naït Salah a laissé entendre que son adversaire bénéficie d’un soutien et qu’il est influent, d’où le non-aboutissement des différentes plaintes déposées contre lui. « Je mène un combat pour la vérité depuis plusieurs années, mais j’ai décidé de faire une grève de la faim pour interpeller les concernés sur cette grave affaire », a-t-il encore dit, en présence de maître Belkacem Saidoune Souad, une autre victime du bâtonnier, et d’un jeune avocat stagiaire radié pour avoir « fréquenté les adversaires du bâtonnier ».

Les avocats grévistes de la faim ont estimé que les faits dont ils accusent le bâtonnier « sont vérifiés et les dossiers peuvent être consultés ». Ils ont souligné que concernant les cotisations des avocats affiliés au barreau, la somme est de 70 000 DA, sauf qu’à Oran, ils ont décidé d’exiger 76 000 DA. Maître Aït Salah s’est interrogé, pour sa part, sur le silence de la justice, qui, au lieu de poursuivre l’accusé, puisque les faits reprochés sont vérifiés, accuse maître Naït Salah des mêmes délits qu’il reprochait au président du barreau. « Je suis poursuivi pour divulgation de secrets, de diffamation et de déclarations mensongères », a-t-il dit, précisant que maître Belkacem Saidoune était en justice contre son ex-mari, qui exerce une influence sur le barreau, pour empêcher la justice d’appliquer ses décisions dans les 270 millions de centimes qu’il doit payer comme pension alimentaire à ses trois filles. « J’ai été radiée du barreau », a-t-elle ajouté, précisant qu’elle a été orientée vers un autre barreau, mais sans pouvoir y exercer, du fait, justifie le bâtonnier, que le ministre serait contre cette décision. « 94 autres avocats ont été soit suspendus, soit radiés du barreau d’Oran par l’actuel bâtonnier », a-t-elle révélé, avant que maître Debbouz n’interpelle l’Union nationale des barreaux sur cette affaire.