Le président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed-Seghir Babès, a affirmé samedi à Lille que sa mission, auprès de la communauté algérienne installée à l’étranger, menée « certes » par une structure consultative, est « portée par le politico-institutionnel » avec la volonté d’inscrire dans la durée les rapports avec la « diaspora » algérienne.
« La strate politico-institutionnelle accompagne fortement cette mission.
C’est de nature, à priori, à bonifier la capacité d’agir des agrégats qui se constituent autour d’un intérêt » pour le pays, a-t-il rétorqué à des compétences nationales établies dans le Nord de la France, qui appréhendaient la création, à travers cette mission exploratoire, d’une « structure » qui embrigaderait toute initiative à l’endroit du pays d’origine.
« Gare à la bureaucratisation du processus (à) et à l’appropriation à la base des premières initiatives de coopération envers le pays d’origine », a-t-il averti, signalant que l’institutionnalisation « autorisée et souhaitée » signifie « accompagner, aider la coopération et la placer dans un tout institutionnel qui n’est pas de type bureaucratique bête et méchant, mais un institutionnel plein de vertus ».
Pour M. Babès, le rôle de l’Etat est d’accompagner toute initiative d’intérêt avéré. « L’Etat qui veut tout faire et régenter n’est pas un Etat », a-t-il précisé, signalant l’importance d’accorder respect et égard à toute « action autonome et ses acteurs » visant le même intérêt.
Dans une démarche participative, le Président du CNES, qui était interpellé par la salle sur la volonté des compétences nationales dans le Nord de la France à devenir partie-prenante dans ce processus, s’est engagé à élaborer une recommandation devant permettre, selon un format à convenir, « d’impliquer la diaspora » dans la structure du CNES pour qu’elle puisse « porter la parole de la communauté ».
Au début de sa mission exploratoire auprès de la communauté nationale à l’étranger, M. Babès avait plaidé, depuis Marseille, pour « plus d’institutionnalisation » des relations entre la « diaspora » algérienne et le pays d’origine.
S’exprimant devant un panel de compétences nationales établies dans le sud de la France, il avait relevé que les initiatives prises par des membres de la communauté envers le pays d’origine, aussi bénéfiques soient-elles, sont « plus individuelles qu’institutionnelles ».
Avec cette rencontre des compétences nationales dans le nord de la France, M. Babès achevait son étape lilloise durant laquelle il s’était entretenu vendredi successivement avec le président du Conseil Général du Nord, Patrick Kanner, le président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Lille, Philippe Vasseur, et le l’ex-président du Conseil général de France Nord et ex-président du groupe d’amitié France-Algérie à l’Assemblée française, Bernard Derosier.
Lors de ces entretiens, il a été notamment question du développement d’un partenariat « gagnant-gagnant » entre la région Nord et la partie algérienne, et de « dépasser » le stade des relations purement commerciales, vers des relations d’échanges de savoir-faire dans les domaines universitaire et technologique.
M. Babès se trouve en France dans le cadre d’une mission exploratoire de la communauté nationale à l’étranger, entamée le 17 janvier à Toulouse, et qui émane d’une volonté des pouvoirs publics d’arrimer les compétences nationales à la stratégie de développement national.
Après Toulouse, Marseille, Strasbourg, Lyon et Lille, il se rendra dimanche à Paris où il doit clôturer la première étape de sa mission qui devrait concerner, d’ici fin 2014, les régions Europe, les Amériques et les pays arabes.