Baba Ahmed plombé par le scandale de la fraude au bac et de la grève des syndicats

Baba Ahmed plombé par le scandale de la fraude au bac et de la grève des syndicats

Le désormais ex ministre de l’Education, Abdélatif Baba Ahmed avait mardi le sourire forcé au moment de la cérémonie de passation de pouvoir avec Mme Nouria Benghébrit qui lui succède. Probablement qu’il espérait garder son poste.

D’ailleurs dans son agenda est prévue aujourd’hui une réunion avec les directeurs de l’Education pour une conférence nationale d’évaluation de l’avancement des programmes en vue de définir le fameux seuil des cours sur lequel porteront les épreuves du baccalauréat.



Finalement, la proximité de Baba Ahmed avec Said Bouteflika qui l’avait ramené de l’université de Blida, pour succéder à l’inoxydable Benbouzid, ne lui a pas suffi pour garder son poste.

Son passage à la tête du ministère de l’Education fait partie de ce qu’on appelle en psychologie un « acte manqué ». En une année de gestion, plutôt de non gestion, il a apporté la preuve par neuf de son incompétence à gérer un secteur aussi turbulent que celui de l’enseignement.

Dés son installation et alors qu’il peinait à trouver ses marques, il a commencé par se livrer à une véritable chasse aux sorcières contre les cadres qui ont collaboré avec Boubekeur Benbouzid. Et le cas le plus flagrant à ce propos est l’affront fait à l’ex secrétaire général Boubekeur Khaldi, véritable cheville ouvrière du ministère, exilé, comble de l’absurde au ministère des affaires religieuse pour occupre le même poste.

Pour remplacer les cadres mis au placard, Baba Ahmed procédera à des nominations aléatoires et pas toujours sur des critères objectifs.

Mais au-delà de cet aspect, Baba Ahmed n’avait pas de vision pour donner un nouveau souffle à l’école, figée par 14 ans de « benbouzidisme ». Il s’est contenté de gérer le statut quo en multipliant des bourdes sur le plan de la communication. La fameuse histoire des tablettes pour chaque écolier algérien, comme si on est au Japon, est dans tous les esprits.

Le bilan de Baba Ahmed restera marqué aussi par la fraude massive au baccalauréat, l’année dernière. Le soulèvement des candidats dans certaines wilayas a fini par emporter le peu de crédit qui restait encore à l’Education.

Mais ce qui a scellé définitivement le sort de Baba Ahmed, c’est incontestablement la grève des syndicats autonomes qui avait pris une tournure politique, obligeant le Premier ministre Abdelmalek Sellal à monter en première ligne.

Encore une fois, ironie du sort, c’est à ce même Khaldi, qu’il avait chassé du ministère, qui sera requis par Sellal pour dégoupiller grogne des syndicats avec lesquels il avait un bon feeling, après avoir été leur interlocuteur du temps de Benbouzid.

Baba Ahmed s’en va au bout d’une année,refilant la patate chaude à Mme Benghebrit qui a , assurément, du pain sur la planche.