Les terrains servant d’assiette à des projets industriels restent rares. Conséquence : des milliers de projets pouvant créer des dizaines de milliers d’emplois sont bloqués. Alors que l’Algérie regorge d’espaces adéquats pour l’implantation d’unités industrielles. Attribution occulte de terrains à d’anciens hauts fonctionnaires qui utilisent ces faveurs comme une rente, source de spéculation sur le foncier, actifs résiduels des entreprises publiques dissoutes et excédentaires de firmes publiques en jachère immobilisés, foncier destiné à des projets industriels inoccupé dans les zones industrielles et/ou d’activité.
Voilà la triste équation du foncier industriel en Algérie. Une situation qui perdure depuis plusieurs années sans que les pouvoirs publics y apportent des réponses adéquates.
Les pouvoirs publics, sur le plan doctrinal, pèchent par une attitude dogmatique. Pas question d’attribuer au dinar symbolique les terrains servant d’assiette. Ailleurs, particulièrement en France, dans leur course à l’investissement, les collectivités locales mettent à la disposition des industriels, gratuitement, non pas des terrains mais des locaux aménagés et tout prêts à recevoir les équipements de la nouvelle usine.
Un gain de temps conjugué à une création d’emplois et de richesses dont a tant besoin la région. En Algérie, on fait la fine bouche. Alors que le coût du foncier devrait se situer à 10% d’un projet d’investissement, il atteint les 30%.
Faut-il alors attribuer les terrains du domaine privé de l’État au privé qui doit les aménager et les revendre aux industriels, gérer les zones industrielles et d’activité. Des expériences réussies plaident pour cette option : notamment celle du Club des entrepreneurs de la Mitidja (Ceimi) qui gère efficacement la zone industrielle de Blida. Encore faut-il un cahier des charges qui lie l’État et les gérants privés du foncier industriel ainsi qu’un contrôle pour que ces terrains ne soient pas détournés de leur vocation initiale.
Il convient également de changer de mentalité. Le terrain est davantage considéré en Algérie comme une rente, un facteur d’accroissement de richesses personnelles acquises indûmenplutôt que d’un moyen devant être mis à la disposition des producteurs et des investisseurs pour accélérer le rythme de création d’emplois et de richesses, de réindustrialisation du pays. À cela s’ajoutent les lenteurs dans l’aménagement et les délais de livraison des zones industrielles le long de l’autoroute Est-Ouest. Là, on pointe du doigt les lenteurs bureaucratiques, les procédures d’attribution des marchés publics. Bref, un climat des affaires défavorable.
Résultat des courses, l’Algérie se développe à pas lents, accentuant les frustrations de la population, en particulier en termes d’emplois, de revenus et de disponibilité des produits locaux moins chers.