Après l’appel à sa destitution lancé par les huit ministres FLN, Belkhadem est sur le point de perdre le soutien, jusque-là assuré, de la chambre basse du Parlement. Des députés FLN s’organisent et multiplient les contacts pour recueillir un maximum de signataires contre le secrétaire général. A leur tête, le député FLN de Tébessa, Mohamed Djemaï, qui ne semble pas avoir pardonné à Belkhadem de lui avoir refusé la présidence du groupe parlementaire.
Un groupe qui est actuellement dirigé par Tahar Khaoua qui «obéit au doigt et à l’œil» à celui qui l’a placé à ce poste, à savoir Abdelaziz Belkhadem. Mais avoir un chef du groupe parlementaire entièrement acquis à sa cause ne suffit pas pour surmonter cette crise qui déchire l’ex-parti unique depuis le printemps de 2009. Dans les coulisses de l’APN, on apprend qu’une bonne partie de députés souhaite le départ de Belkhadem.
Un départ qui est vu comme une solution définitive à la tourmente que connaît le FLN. Mais Belkhadem s’accroche plus que jamais à son poste, arguant qu’il a été désigné par le Comité central et qu’il n’y a que ce comité qui peut lui retirer sa confiance. Pourtant, ce même Comité central, comme nous l’avions déjà souligné, est majoritairement pour son départ de la tête du FLN. Aujourd’hui encore, le coordinateur général des membres du CC, Ahmed Boumahdi, a réitéré la position de cette instance souveraine entre les deux congrès.
Dans une déclaration rendue publique, M. Boumahdi répond sèchement aux «insinuations» de Belkhadem quant à un prétendu soutien de la majorité des membres du CC. Il affirme que la majorité des membres maintiennent leur position contre le secrétaire général et mettent «l’entière responsabilité» de la situation de crise qui secoue le parti sur le dos de Belkhadem. Il dénonce ce qu’il qualifie de «dérapages dangereux» de Belkhadem qui, par son entêtement à se maintenir au poste de SG, met en péril l’avenir du parti.
Le coordinateur général Boumahdi lance un nouvel appel en direction des autres membres du CC et tous les autres cadres du parti à rejoindre la fronde pour «en finir avec Belkhadem et sa gestion chaotique». Les contestataires tentent d’isoler Belkhadem avant la tenue, à partir du 31 janvier, de la session ordinaire du Comité central. Une session lors de laquelle ils comptent porter l’estocade.
Sonia B.