Abdelkader Khomri comme ministre en charge de la Jeunesse, doit donner une nouvelle dimension à un département souvent «absorbé» par le secteur sportif.
La reconduction au sein du nouveau gouvernement Sellal du docteur Mohamed Tahmi en sa qualité de ministre des Sports, et la nomination de Abdelkader Khomri comme nouveau ministre en charge de la Jeunesse, vont-elles donner un nouveau cap à un secteur aussi important, quand on sait que plus de 70% de notre population est aujourd’hui constituée de jeunes.
Une très forte tranche d’âge plus que jamais en quête d’une réelle prise en charge et face à laquelle un véritable plan Marshall devra voir le jour, notamment pour permettre à cette jeunesse de s’affirmer dans une société qui a connu de très grandes mutations d’ordre socio-économique et professionnel notamment.
Depuis la tenue des Assises nationales de la jeunesse et des sports en novembre 1993, sous la conduite du gouvernement que venait tout juste de prendre en charge Rédha Malek, le ministre de la Jeunesse et des Sports de l’époque, en l’occurrence le docteur Sid Ali Lebib, avait pour mission majeure de redynamiser un secteur qui avait quelque peu marqué le pas.
Par la suite, la plupart des ministres nommés à la tête du secteur de la Jeunesse et des Sports ont souvent, malgré eux, occulté le département en charge de l’important volet consacré aux jeunes. Malgré la création durant les années 1990 d’un Conseil supérieur de la jeunesse, et le soutien du ministère de la Jeunesse et des Sports, le très large et riche mouvement associatif, notamment dans le monde estudiantin, s’est rarement affirmé en tant que véritable partenaire.
De plus, avec le retrait du sport scolaire et universitaire sur le devant de la scène, et qui a d’ailleurs failli complètement disparaître à une certaine époque, et une jeunesse de plus en plus en échec à l’école. D’ailleurs à ce titre, même aujourd’hui le MJS ne peut à lui seul faire face à une société qui a encore beaucoup de mal à retrouver ses repères d’antan.
Devant une toxicomanie devenue galopante, et des déperditions scolaires très importantes chez nos jeunes, le secteur de la jeunesse relevant des pouvoirs publics est constamment sur la brèche, malgré toute la bonne volonté affichée à ce jour par les différents ministres qui ont eu à le diriger.
Certes, depuis sa désignation à la tête du MJS, Mohamed Tahmi a eu le très grand mérite de prendre rapidement le taureau par les cornes, en essayant d’instaurer une nouvelle vision au secteur en question. Mais dans le même temps, force est de reconnaître que le docteur Tahmi ne peut en aucun cas être constamment au four et au moulin, au risque de favoriser un secteur sportif de plus en plus exigeant, au profit d’un secteur jeunesse, de son côté devenu réellement vital dans notre société. Deux pôles très importants que l’on ne saurait séparer, encore moins dissocier, tant les secteurs jeunesse et sports se complètent de manière naturelle depuis toujours. Que l’on soit technicien supérieur en sports, ou bien éducateur spécialisé, les missions dévolues à ces fonctions ne souffrent d’aucune différence sur le terrain.
Il n’en demeure pas moins que la nouvelle nomination du revenant Abdelkader Khomri comme ministre en charge de la Jeunesse, doit impérativement donner une nouvelle dimension à un département souvent «absorbé» par le secteur sportif. Khomri qui est lui-même issu de l’Union de la Jeunesse nationale algérienne (Unja), et ex-ministre, devra logiquement être en mesure de travailler en concert avec un actuel ministre des Sports qui a de son côté pour mission majeure de rattraper au plus vite un sérieux retard accumulé par son secteur.
Comme quoi, il était temps de mettre en place deux ministères capables de faire front à deux secteurs devenus très sensibles, et surtout de plus en plus exigeants au sein de notre actuelle jeunesse.