La ville de Ghardaïa est de nouveau secouée, aujourd’hui, par de nouveaux affrontements entre les mozabites et les forces antiémeutes de la gendarmerie nationale, après la mort d’un jeune homme ce matin sur la route de Ain Lobo.
La ville de Ghardaïa a connu, aujourd’hui, de nouveaux affrontements. Deux heures après l’annonce de la mort (certains disent par accident, alors que d’autres soutiennent qu’il était victime d’un jet de pierres) du jeune Hocine Oudjena, âgé de 41, à 6h du matin sur une route près du quartier Ain Lobo, des milliers de mozabites se sont rassemblés devant la place Colonel Lotfi. Puis, des affrontements violents se sont enclenchés entre les unités d’intervention de la gendarmerie nationale et les jeunes mozabites qui rejettent l’idée de la mort du jeune par accident.
Sous l’effet de la température qui dépasse les 45 degrés et les bombes lacrymogènes lancés par les éléments de la gendarmerie en vue de disperser les foules, une dizaine de jeunes ont été évanouis. Pour ces jeunes Mozabites, la mort de ce Hocine ne peut pas être justifiée par un simple accident de la route. «Nous sommes convaincus que c’est un assassinat », affirmaient avec dépit, un des participants à ces affrontements.
Ainsi, la situation devient encore une fois alarmante. La ville sombre de nouveau dans la violence. La semaine passée, faut-il le rappeler, un jeune mozabite de 17 ans a été lâchement assassiné. Il était sur sa moto avant de se faire agresser à coups de pierre et barres de fer par un groupe de jeunes au niveau de la route nationale n° 1. Suite à quoi les affrontements entre les deux communautés ont repris de plus belle.
Dimanche dernier, les Mozabites ont observé des sit-in à Alger et Ghardaïa pour dénoncer le climat d’insécurité qui s’est encore installé à Ghardaïa durant ce mois de ramadhan.
Hier en marge de l’adoption de quatre projets de loi par l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Tayeb Belaiz a indiqué que « le Gouvernement a mis en place un plan judicieusement ficelé visant la restauration de la sécurité et de l’ordre public dans cette wilaya chère à nos cœurs ».
Le plan prévoit « des mesures sécuritaires et autres dispositions » qui seront mises en œuvre de façon progressive par les autorités exécutives de la wilaya de Ghardaïa, à leur tête le wali, afin que la ville « retrouve la sécurité et la quiétude qu’elle a toujours connues », a-t-il dit.
Aziz Mohamed