Après des mois de révoltes, de contestations populaires chèrement payées par les populations de ces pays, une nouvelle perspective s’ouvre à eux avec un dénominateur commun qui est celui de l’arrivée des islamistes qui a primé lors des élections législatives organisées en Tunisie, Maroc et aujourd’hui en Egypte. Ceci, sans parler de la Libye pour qui le régime en place a, dès sa prise de pouvoir, prôné l’application de la charia. Le vent du changement a soufflé sur l’Afrique du Nord, depuis le début de l’année 2011.
Les révoltes sociopolitiques ont franchement secoué plusieurs régions d’Afrique du Nord, à savoir la Tunisie, la Libye et récemment le Maroc, et certains pays du Moyen-Orient tels que l’Egypte, la Syrie et le Yémen pour l’essentiel. Un vent de changement que les occidentaux ont surnommé le printemps arabe. Tous ces pays se sont soulevés pour contester la légitimité des régimes en place et les mettre ainsi face à leurs politiques dictatoriales. Imposant ainsi des mutations profondes de nature à bouleverser l’ordre politico-socio- économique non seulement de ces régions mais aussi de l’ordre mondial. Et c’est d’ailleurs, la raison pour laquelle l’Occident retient son souffle en suivant méticuleusement, et non avec une grande anxiété, les événements qui s’y déroulent, prétextant le souci de voir la démocratie s’installer dans les politiques du monde arabe. Tous ont applaudi et soutenu les récentes révolutions du monde arabe. Sauf qu’au-delà de ce souci de démocratie, les richesses de ces pays sont beaucoup plus l’intérêt de cet Occident en quête d’un nouvel ordre mondial. D’où ce recours aux mesures onusiennes et aux interventions étrangères pour légitimer leur présence dans ces pays en ébullition dont les peuples longtemps opprimés, outre la démocratisation réelle et effective de leurs systèmes politiques qui leur permettrait d’exercer pleinement leurs droits à la liberté et à la citoyenneté, ils revendiquent essentiellement un bien-être social, un développement socio-économique, une bonne gouvernance et une justice sociale qui seraient le reflet de la richesse de leurs pays respectifs.
De ce fait, il est évident qu’à l’heure actuelle, la Syrie et le Yémen ne font pas encore partie du lot, mais au vu des manifestations qui s’y déroulent quotidiennement, et des pressions et sanctions internationales dont ils font l’objet, les contestations finiront par apporter leurs fruits. En effet, après la victoire certaine d’Ennahdha en Tunisie, du PJD au Maroc et future des Frères musulmans en Egypte, la vague de la mouvance islamique, bien qu’elle se prétende modérée, semble contaminer ces pays de la région de l’Afrique du Nord. Peut-on dire qu’il en sera de même pour l’Algérie? Le futur le démontrera à travers les législatives de 2012. Ce qui est sûr est que pour ce qui est des révoltes et insurrections tant prédites et attendues par certains pays occidentaux, les jeunes Algériens sont catégoriques pour affirmer qu’ils n’iront pas jusque-là, même si par moments ils recourent aux manifestations pour dénoncer ou exprimer certaines de leurs revendications. Tous diront que «notre révolution, on l’a faite il y a 20 ans. Pendant des années, des Algériens se sont faits massacrer dans l’indifférence totale de la communauté internationale et de l’ONU».
Lynda N. Bourebrab