Antar Yahia «Algérie-Maroc va faire du bruit»

Antar Yahia «Algérie-Maroc va faire du bruit»

Hier, à l’aéroport d’Athènes, notre envoyé spécial avec Antar.

Antar Yahia est en Grèce, invité par Zidane, au même titre que Ziani, pour prendre part à un match gala contre la pauvreté, le capitane des Verts s’est dit très touché par cette marque de reconnaissance d’un grand artiste comme Zinedine Zidane.

Pour lui, c’est avec beaucoup de fierté qu’il prendra part à cette manifestation. Avec le défenseur de Bochum, qui a confirmé qu’il a renouvelé son contrat avec son club, l’on ne peut rater l’opportunité qu’il nous a accordée pour l’interviewer et éviter de parler avec lui du big match Algérie-Maroc. Un indice, le héros de Khartoum nous confiera qu’il a coché la date de cette rencontre dans sa tête, c’est dire… Entretien.

– Zidane vous a invité à Athènes pour participer au match contre la pauvreté, quel effet vous fait d’être invité par une star de la cela trempe de Zidane ?

– C’est un grand honneur d’être invité à ce match. Ce n’est pas une invitation pour moi seulement, mais je suis là en tant qu’Algérien et je représente toute l’Algérie à cet événement. Ça fait très plaisir et ça me touche énormément.

– Avez-vous parlé avec Zidane ou vous a-t-il juste envoyé une invitation ?

– Non, je n’ai pas eu l’occasion de discuter avec lui. L’invitation en elle-même déjà est quelque chose d’énorme pour moi. Une belle opportunité pour moi de partager quelques moments avec lui sur le terrain.

– Vous attendiez-vous à être invité pour ce match ?

– Sincèrement, cela ne m’a pas traversé l’esprit. Mais quand l’invitation est arrivée, c’était quelque chose de très honorant pour moi. J’étais très ravi d’être invité pour un tel événement.

– Vous allez représenter toute l’Algérie dans ce match…

– Etre l’ambassadeur de son pays est un grand honneur. Que ce soit là à Athènes ou ailleurs, mon seul souci est de bien représenter l’Algérie en donnant une belle image des Algériens.

– Vous avez eu l’occasion déjà de rencontrer Zidane, que pensez-vous de lui ?

– Pour moi, c’est quelqu’un d’admirable au vu de tout ce qu’il a fait sur ou en dehors des terrains. C’était mon joueur préféré et le seul joueur que j’admirais lorsque j’étais petit. Il est l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du football. En plus du fait qu’il soit d’origine algérienne, c’est une grande fierté pour nous.

– Quel effet cela vous fait d’affronter les stars du football, à l’image de Drogba ?

– Drogba, je l’ai déjà affronté en Coupe d’Afrique, mais ici à Athènes, c’est un autre contexte. Je pense que l’objêctif de cette rencontre prend le dessus sur tout. C’est un match contre la pauvreté dans le monde et le football est un moyen pour aider les gens qui sont dans le besoin. La pauvreté prend des proportions alarmantes dans le monde et j’espère qu’elle va diminuer à l’avenir.

– Pensez-vous faire comme Zidane et Ronaldo après votre retraite ?

– J’ai des idées, mais lorsqu’on est en activité, il est difficile de s’occuper de deux choses en même temps. J’ai encore le temps, car la retraite n’est pas pour demain, mais beaucoup de choses m’intéressent. Le côté humain du football qui est parfois oublié, mais des joueurs comme Zidane et Ronaldo, qui sont issus d’un milieu modeste, n’ont jamais oublié leurs racines. Un grand chapeau pour eux.

– Après un début de saison difficile, votre équipe revient en force, cela doit vous faire plaisir, n’est-ce pas ?

– Oui, cela m’a fait énormément plaisir, d’autant que notre entraîneur le mérite. Il a essayé plusieurs solutions. Ce sont les qualités des joueurs qui font la différence, lui n’a pas de baguette magique. Maintenant, il y a plus de solidité et d’homogénéité. C’est bizarre, on a plus de réussite à l’extérieur. On va continuer à rattraper les points perdus et à viser haut.

– Votre objectif reste sûrement l’accession…

– Nous avons la chance d’avoir un groupe étoffé et pétri de qualités. Quelques équipes commencent à s’essouffler et c’est à nous de jouer sous notre vraie valeur. Je suis persuadé que notre place est parmi les trois premiers.

– Votre entraîneur a confié au journal Bild que vous êtes un excellent joueur et qu’il vous veut pour le plus longtemps possible à Bochum…

– C’est un honneur lorsqu’un entraîneur parle positivement de son joueur. Je suis content et j’essaye de lui rendre la pareille pour la confiance qu’il a placée en moi du mieux possible en étant le plus loyal et le plus performant. C’est la seule façon avec laquelle je peux lui rendre la droiture et la correction qu’il a envers moi.

– Il a dit aussi que vous êtes un exemple pour le groupe…

– Ça me fait plaisir qu’il parle de moi comme ça. J’essayerai d’être toujours à la hauteur de cette confiance.

– Bild a annoncé que vous êtes pour 4 ans de plus à Bochum…

– Oui, cela fait un moment que j’ai renouvelé en faveur de Bochum.

– Avant d’aborder le match du Maroc, il y a d’abord une rencontre amicale programmée contre la Tunisie, un bon sparring-partner pour le grand derby du mois de mars ?

– Oui, c’est un bon test avant le match contre le Maroc. Ça va nous permettre d’affronter une équipe qui a pratiquement le même style de jeu que le Maroc.

– Benchikha a déclaré que le match face au Maroc ne doit pas sortir de son cadre sportif….

– Il a entièrement raison. Toute personne qui s’intéresse à l’histoire et à l’actualité de l’Algérie sait qu’il y a des tensions entre les deux pays, mais on ne peut pas faire sortir un match de football de son cadre surtout lorsqu’on voit une action comme celle d’aujourd’hui qui aide contre la pauvreté. Il ne faut pas tout mélanger. Le football doit être un facteur de paix et de fraternité et c’est sur le terrain que commence l’amour pour son pays et le drapeau, son engagement est dans sa motivation pour remporter le match.

– Il ne sera pas une pâle copie du tristement célèbre Egypte-Algérie…

– On ne l’a pas sorti de son cadre, mais on nous a cherchés et on nous a trouvés. C’étaient les Egyptiens qui nous avaient provoqués et à un moment donné, on ne pouvait plus faire machine arrière. Lorsqu’on pousse les gens à bout, il ne faut pas venir après pleurer. On était corrects et on le restera. Lorsqu’il y a un respect mutuel, le match reste toujours dans son cadre sportif.

– On commence déjà à parler de ce match alors qu’il est encore loin…

– C’est la presse qui en parle. La fièvre commence déjà à monter.

– Même Benchikha s’est exprimé sur le rendez-vous face au Maroc…

– C’est ce qui fait le charme de ces matches. C’est un derby, donc forcément il y aura du bruit autour. Je vais vous faire une confidence, j’ai coché la date du match dans ma tête.

– Certainement vous avez croisé des joueurs marocains, avez-vous abordé avec eux ce match ?

– Je suis en contact avec Hadji, mais croyez-moi, je n’ai jamais abordé le sujet avec lui. Idem pour lui, on parle de tout sauf de ce match.