Le consul algérien à Gao et les diplomates toujours détenus par leurs ravisseurs
Le ministère des Affaires étrangères continue de travailler au sein de la cellule de crise sans faire de déclarations jusqu’à nouvel ordre.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, s’est exprimé hier sur l’affaire des sept diplomates détenus au Mali par le Mujao. Il souligne que la discrétion et la confidentialité dans ce genre d’affaire sont gages d’efficacité. «Nous continuons à travailler de manière quasi quotidienne au sein de la cellule de crise et il n’y aura pas de déclarations jusqu’à nouvel ordre», dit-il. Ces indications sont contenues dans un entretien accordé à «toutsurlalgerie». A propos des déclarations de Nicolas Sarkozy et du président de la Commission de l’UA, Jean Ping, selon lesquelles l’Algérie a un rôle à jouer au Sahel, il dit ceci: «Je ne peux que vous confirmer que ce rôle est incontournable.»
Il y a des actions diplomatiques, militaires et en termes de renseignement «que notre pays promeut pour consolider la sécurité et la stabilité au niveau des pays du champ», dit-il.
S’agissant plus spécifiquement de la situation du Mali, dont nous souhaitons le succès de la transition et la restauration de l’autorité de l’État sur tout le territoire national, je vous signale que l’Algérie est bien présente, à travers le ministre Messahel, à toutes les réunions qui se tiennent autour de ce pays voisin et ami, que ce soit au sein de l’Union africaine (Conseil de paix et de sécurité et Comité de suivi) ou au niveau de la Cédéao.
Lors des dernières réunions de ces deux organisations, consacrées à la situation au Mali, l’Algérie a insisté auprès de ses partenaires sur la nécessité de prendre dûment en charge six questions urgentes pour rétablir l’ordre constitutionnel et restaurer la souveraineté, la sécurité et la stabilité du Mali. A propos de la crise entre le Soudan et le Soudan du Sud, il affirme que l’Algérie a plaidé en faveur d’une coordination entre les organisations régionales pour créer une synergie en faveur du cessez-le-feu.
A propos de la Syrie, il souligne que le Comité de suivi composé de cinq pays – dont l’Algérie – étaient parvenus à un projet de décision qui devait être entériné par les ministres des Affaires étrangères.
Mais certaines délégations ont introduit des amendements «que notre pays ne pouvait pas accepter». Il s’agit des sanctions à l’encontre de la Syrie, la rupture des relations diplomatiques, l’appel au Conseil de sécurité pour édicter des mesures coercitives.
L’Algérie a rappelé sa position de principe car l’amendement comporte une contradiction entre la mission de Kofi Annan et l’appel au Conseil de sécurité pour l’adoption de nouvelles mesures. Il ajoute que notre pays s’est déjà prononcé avec clarté et en de multiples occasions, en condamnant fermement et en appelant à mettre immédiatement fin aux hostilités et aux violences, d’où qu’elles viennent. «Qu’elles soient le fait des forces gouvernementales ou le fait des groupes armés de l’opposition», précise-t-il.
Le pays s’est aussi prononcé sur le besoin impérieux de la consolidation du cessez-le-feu, à travers le déploiement rapide des observateurs onusiens et de l’ouverture d’un dialogue politique sincère et inclusif entre toutes les parties prenantes syriennes. Une réaction est aussi donnée à propos de la déclaration du chef du gouvernement marocain, selon lequel la problématique qui entrave le règlement de la question du Sahara réside dans l’intransigeance du régime algérien. Selon Belani, il est connu que la question du Sahara occidental relève de la responsabilité des Nations unies.
Les entraves à la recherche d’une solution sont à discuter avec le Front Polisario dans le cadre des efforts menés par l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, l’ambassadeur Christopher Ross, dit-il.