Stade : Mustapha-Tchaker (Blida)
Affluence : nombreuse
Arbitres : Badara Diatta, Djibril Camara, El Hadji Samba
Avertissements : Bougherra (44’) (Algérie) ; Kaboré (53’), Yago (75’) (Burkina Faso)
But : Bougherra (49’) (Algérie)
Algérie : Zemmamouche, Khoualed, Ghoulam, Medjani, Bougherra, Mostefa (Taïder 86’), Lacen, Feghouli (Kadir 90’+3), Brahimi (Yebda 67’), Soudani, Slimani
Entraîneur : Halilhodzic
Burkina Faso : Diakité, Yago (A. Traoré 78’), D. Koné, B. Koné, Roumba (Bancé 64’), Pitroipa, Panandetiguiri, Balima, Zongo (B. Traoré 64’), Kaboré, Nakoulma
Entraîneur : Put
Que ce fut dur ! Les Verts ont arraché la qualification pour la Coupe du monde 2014 avec bien des sueurs, dont des froides dans les derniers instants du match face au Burkina Faso (1-0). Les Burkinabés, valeureux, ont défendu crânement leurs chances, mais les Algériens ont été plus réalistes et plus volontaires.
Une seule occasion de but en première mi-temps
La première mi-temps s’est caractérisée par un jeu brouillon et décousu de la part des Algériens, avec un excès de nervosité et de précipitation. Alors qu’il était attendu que les Algériens fassent le siège du camp burkinabé dès le coup d’envoi du match, mais ils se sont montrés étrangement timorés. Plus même : les Burkinabés n’hésitaient pas à se projeter vers l’attaque avec trois, voire quatre joueurs. Ce sont d’ailleurs eux qui se sont procuré la première occasion du match lorsque Mostefa, en voulant contrer Pitroipa, a failli tromper Zemmamouche (11’). Les automatismes n’étaient pas tout à fait au point entre les joueurs algériens, surtout en attaque. La seule opportunité de marquer pour les Verts en première mi-temps est survenue à la 22’, lorsque Ghoulam a effectué un centre millimétré vers Slimani, démarqué, dont la reprise de la tête est passée à côté du cadre alors que le gardien de but Diakité semblait battu.
Beaucoup de volonté, mais peu d’idées
Il y a eu beaucoup de déchets au milieu du terrain, surtout que Brahimi et Feghouli semblaient à plusieurs reprises se marcher sur les pieds. Les changements profonds que le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, a opérés dans la défense algérienne ont provoqué quelques flottements dont les Burkinabés n’ont pas su profiter, comme sur ce corner sur lequel Panandetiguiri, étrangement esseulé dans la surface de réparation, voit son tir passer largement au-dessus (35’). Le tir lointain de Brahimi durant le temps additionnel, capté en deux temps par Diakité, a illustré la physionomie de cette mi-temps : des Algériens volontaires, mais en manque d’idées.
Bougherra a été au bon endroit, au bon moment
La seconde période a démarré sur un rythme différent : dès les premiers instants, les Verts ont affiché leur volonté de presser leurs adversaires. Le résultat ne s’est pas fait attendre : Ghoulam a botté un coup franc lointain qui voit le ballon rebondir, puis toucher la main de Bakary Koné avant de venir dans les pieds de Bougherra dont la reprise est ralentie par Diakité, mais Koné, en voulant dégager sur sa ligne, fait ricocher la balle sur le visage de Bougherra. C’est le but (49’) ! Un but gag, mais un but quand même. Le capitaine des Verts a été au bon endroit, au bon moment. Le plus dur était fait et il restait juste à tenir le résultat ou aggraver la marque pour se mettre à l’abri. Feghouli a eu cette opportunité à la 51’, en héritant d’un ballon à l’entrée de la surface, mais il a trop dévissé son tir. Slimani aurait pu, à son tour, tuer le match, mais son tir en pivot est passé à côté (58’).
La baraka du poteau
Les Burkinabés sont alors carrément sortis de leur coquille, surtout avec les rentrées successives de Bancé, Bertrand Traoré et Alain Traoré. Compensant les flottements au milieu et en défense, les Algériens ont fait montre d’une volonté de fer et d’une grande générosité dans l’effort. La sélection du Burkina Faso, en dépit de son pressing, ne s’est pas montrée réellement dangereuse, à l’image de cette reprise sans contrôle d’Alain Traoré qui est passé à côté du montant (81’). Il y a eu une dernière frayeur pour les Algériens, lorsqu’un mauvais dégagement de Bougherra, suite à un centre d’Alain Traoré, a vu le ballon ricocher sur le poteau droit (90’+3). La baraka était avec les Algériens. Le coup de sifflet final de Badara Diatta a délivré les joueurs, les milliers de supporters qui s’étaient massés dans les gradins depuis la matinée, mais aussi tout un peuple qui voit son rêve de se voir représenter dans une Coupe du monde au Brésil se concrétiser. Peu importe la manière, l’objectif a été atteint.
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Slimani : «Un rêve qui se réalise»
«C’est un rêve qui se réalise. Je n’oublie pas d’où je viens et par où je suis passé. Je n’oublie pas qu’il y a quatre ans, je jouais à Chéraga en Régionale. Nous sommes fiers d’avoir donné de la joie au peuple algérien. On avait confiance en nous. On a réalisé un sans-faute jusque-là et cette qualification n’est que juste récompense pour tous les efforts consentis par tout le monde.»
Soudani : «Un beau finish !»
«C’est une vraie libération. Nous avons vécu un match stressant. Personnellement, j’ai joué sur les nerfs et je ne vous cache pas que le coup de sifflet de l’arbitre a sonné comme une libération. Je suis très heureux d’avoir contribué à ce succès historique. C’est un beau finish. Nous le méritons tous, à commencer par les supporters qui ne nous ont jamais lâchés. Ce succès, c’est aussi le leur.»
Zemmamouche : «Je n’avais pas peur et le public m’a boosté»
«Je suis très content de cette qualification ; elle n’a pas été facile, mais elle est amplement méritée. Sur le plan personnel, je savais que ça allait être difficile pour moi, ce n’était pas n’importe quel match quand même, mais je m’y étais préparé. Je n’avais pas peur, j’étais prêt à tenir mon rôle et à assumer mes responsabilités. A chaque fois que je suis convoqué, je me mets toujours dans la tête que je vais jouer, je n’y vais jamais pour faire de la figuration. Mais je dois avouer que le soutien du public m’a boosté. Quand je suis entré sur le terrain et j’ai entendu les encouragements du public, je me suis libéré et j’étais déjà dans le match à 200%. A partir de cet instant, j’étais entièrement concentré sur mon sujet. Je tiens donc à dédier cette qualification à nos chers supporters.»
Mesbah : «Ce qui m’arrive est exceptionnel»
«Nous sommes fiers de cette qualification qui n’est pas le fruit d’un hasard, nous avons travaillé très dur pour y arriver. C’est ma deuxième Coupe du monde, ce qui m’arrive est exceptionnel. Le nom de l’Algérie va retentir au Brésil et c’est un honneur pour tout le peuple algérien et pour tous les supporters qui nous ont toujours soutenus et encouragés. Cette qualification est l’œuvre de tout le monde, tous les joueurs y ont contribué, ceux qui ont joué et ceux qui n’ont pas joué.»
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Raouraoua et Halilhodzic en larmes
En dépit des quelques différends qui auraient pu subsister entre eux, Mohamed Raouraoua et Vahid Halilhodzic ont toujours gardé du respect l’un pour l’autre. Les deux hommes étaient au bord des larmes à la fin de la rencontre. Dans les bras l’un dans l’autre, le président de la fédération et son sélectionneur se sont donné une chaleureuse accolade sur le terrain. Contrat rempli !
Les joueurs en communion avec les supporters
Les joueurs sont restés longtemps sur la pelouse pour fêter la qualification avec les supporters. Drapeaux sur les épaules, écharpes, chapeaux et coupe du monde, les joueurs ont paradé à satiété au coup de sifflet final.
Taïder a fêté la qualification avec ses frères
Saphir Taïder, remplaçant à l’occasion, a été entouré de ses frères à la fin du match. Le milieu défensif de l’Inter de Milan a été porté aux nues pour ses frangins et fait plusieurs tours du terrain pour saluer la foule.
«Vive l’Algérie !»
Bien qu’ému par l’émotion, le milieu de terrain a esquissé quelques mots à la fin du match. «Vive l’Algérie ! Vive les Algériens ! C’est le meilleur public au monde», a-t-il dit, des larmes de joie coulant sur ses joues.
Soudani a ramené une réplique de la coupe du monde
Hilal Soudani a prédit la qualification. L’attaquant des Verts a ramené avec lui une réplique de la coupe du monde qu’il a sortie de son cabas à la fin du match pour la brandir haut sur le terrain. L’attaquant du Dinamo Zaghreb s’est défoulé comme un fou.
Bougherra invite ses coéquipiers à saluer le public
Ah l’expérience ! Il faut toujours un gars comme Madjid Bougherra pour vous rappeler, avec le recul d’un capitaine, vos devoirs. L’auteur du but de la qualification au Mondial 2014 a réuni ses coéquipiers dans le vestiaire et leur a demandé de retourner sur le terrain une dernière fois pour «saluer ce merveilleux public qui a passé la nuit à Blida pour nous. Il mérite tout notre respect». Les joueurs sont sortis la main dans la main et rendu hommage aux supporters.
Tahmi a félicité les joueurs
Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, s’est rendu dans le vestiaire des Verts à la fin du match en compagnie d’Amara Benyounes pour féliciter les Verts pour leur qualification. Le docteur Tahmi a adressé un court speech aux joueurs.
Des supporters sur la pelouse
Comme toujours, il s’est trouvé quelques petits futés qui ont réussi à se faufiler entre les mailles du service d’ordre pour pénétrer sur la pelouse. Une cinquantaine de supporters, voire plus, ont fêté la victoire des Verts sur le terrain.