Alger tourne la page du colonel Kadhafi et veut « travailler étroitement » avec le CNT libyen

Alger tourne la page du colonel Kadhafi et veut « travailler étroitement » avec le CNT libyen
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Une reconnaissance officielle qui ne dit pas son nom ? La formule diplomatique employée par le chef de la diplomatie algérienne le laisse supposer. Le gouvernement algérien a déclaré jeudi 22 septembre sa volonté à travailler « étroitement » avec les nouvelles autorités libyennes « afin d’asseoir une coopération bilatérale féconde au bénéfice des deux peuples frères », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

« Prenant acte de la déclaration faite par le président de l’Union africaine, le président Teodoro Obiang Nguema, lors de la réunion de haut niveau sur la Libye parrainée par les Nations unies, qui s’est tenue à New York le 20 septembre 2011, et prenant acte, également, de la lettre envoyée par le Conseil national de transition (CNT) au président de la commission, le 5 septembre 2011, ainsi que du communiqué de la 294e réunion du Conseil de la paix et de la sécurité, tenue le 21 septembre 2011 à New York, le gouvernement algérien déclare sa volonté à travailler étroitement avec les nouvelles autorités libyennes afin d’asseoir une coopération bilatérale féconde au bénéfice des deux peuples frères et pour favoriser les conditions de la préservation de la paix et de la sécurité et de la stabilité dans la région », a précisé le ministère.

« Le gouvernement algérien affirme, par cette même occasion, que son devoir de solidarité avec le peuple libyen frère, dicté par l’histoire et le voisinage, est une constante qui continuera de s’exprimer pleinement, conformément aux principes et règles de non-ingérence, de bon-voisinage, d’entraide et de respect mutuel », a conclu la même source.

L’Algérie reste le seul pays du Maghreb et du pourtour de la Méditerranée à ne pas avoir reconnut le CNT comme le nouveau pouvoir légitime en place en Libye.

LG Algérie

Est-ce le dernier pas avant la reconnaissance officielle du Conseil national libyen, l’instance qui a mis fin à 42 ans de pouvoir du colonel Khadafi ?

Accusations contre accusations

Nul doute que ce jeudi 22 septembre Alger a pris acte de la chute du guide libyen et souhaite normaliser ses relations avec le CNT qui auront été tendues depuis le début de l’insurrection libyenne en février 2011.

Les autorités algériennes ont été à maintes reprises accusées par des chefs rebelles de soutenir le régime de Kadhafi politiquement et militaire, notamment par l’envoi d’armes et de mercenaires. Quand bien même ces allégations n’ont jamais été prouvées.

La dernière accusation en date concerne la décision du gouvernement algérien d’accorder le refuge à l’épouse du colonel, sa fille Aïcha et ses deux fils Mohamed et Hannibal. Les rebelles ont réclamé leur extradition pour être jugés à Tripoli.

Peu de temps après l’arrivée de ces hôtes encombrants, l’Algérie a décidé de fermer ses frontières avec la Libye.

Ambassade saccagée à Tripoli

De leurs côtés, des responsables algériens ont insisté à maintes reprises sur le danger que constitue la prolifération des armes en Libye lesquelles pourraient, ou sont déjà tombées, entre les mains des combattants d’Al Qaïda au Maghreb islamique.

Le point culminant des tensions entre les insurgés et les autorités algériennes aura été la mise à sac de l’Ambassade d’Algérie à Tripoli dans la nuit du 21 au 22 août.

Après avoir alerté l’ONU sur cet incident, Alger avait décidé de rapatrier les épouses et les enfants des diplomates et agents consulaires accrédités en Libye.

La reconnaissance semi-officielle devra donc mettre un terme à sept mois de tensions entre Algériens et Libyens.