Onzième du genre, le round de négociations multilatérales qui a débuté, hier, à Genève, sera-t-il enfin concluant pour l’accession de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce OMC), après une suspension de cinq ans des négociations ? Oui, dans la mesure où l’Algérie qui était représentée à ce round formel par le ministre du Commerce semble assez diligente à faire avancer le processus d’adhésion.
Ainsi, des négociations bilatérales ont eu lieu les mardi dernier, entre les experts et négociateurs algériens et les représentants d’une douzaine de pays, en vue d’élargir les soutiens au dossier de l’Algérie. Hier, la délégation algérienne a présenté aux membres du groupe de travail chargé du dossier Algérie une douzaine de documents censés répondre aux exigences d’adhésion et comportant des réponses franches aux questions posées.
Cette réunion du groupe devait ainsi examiner, concomitamment avec le projet de rapport révisé et transmis en décembre dernier, les réponses de l’Algérie aux questions additionnelles des membres de l’organisation ainsi que la progression des mises en conformité du régime du commerce algérien et des négociations bilatérales sur les consolidations tarifaires et les engagements spécifiques sur le commerce des services. A ce propos, Mustapha Benbada avait récemment, déclaré que l’examen du régime du commerce algérien «se poursuit en ce qui concerne le régime des licences d’importation, les obstacles techniques au commerce, la mise en œuvre des mesures sanitaires et phytosanitaires, l’application des taxes intérieures, les entreprises publiques et les privatisations, les subventions et certains aspects de protection des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce».
Notons que des négociations bilatérales ont été déjà menées, entre autres, avec les Etats-Unis d’Amérique, le Japon, l’Australie, le Salvador, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, la Turquie et la Corée du Sud. Six accords bilatéraux avec le Venezuela, Cuba, la Suisse, le Brésil, l’Uruguay et l’Argentine ont été déjà finalisés. Depuis son installation en 1995, le groupe de travail chargé de l’accession de l’Algérie à l’OMC a tenu dix réunions formelles et deux réunions informelles dont la dernière s’est déroulée fin mars 2012. Ce groupe a déjà examiné le régime du commerce de l’Algérie. Son premier projet de rapport a été élaboré en 2006 et a été révisé en 2008.
A charge, cependant, que de nouvelles concessions ne soient pas encore exigées de la partie algérienne même si l’Algérie a su gérer notamment la problématique liée à la double tarification de l’énergie. Comme il s’agit pour la partie algérienne d’adopter une démarche moins vélléitaire, moins hésitante et davantage proactive, outre la nécessité de bien appréhender les mutations économiques et politiques en cours dans le monde, développer une vision et une stratégie économiques réelles et revoir les modes de gouvernance actuelle. En somme, corriger les erreurs qui ont influé sur le processus d’accession, l’Algérie n’ayant pas réussi lors des dix derniers rounds tant à convaincre intrinsèquement qu’à mieux convaincre ses partenaires commerciaux de l’opportunité de son accession. Et ce nonobstant le fait que l’économie algérienne reste encore dépendante des hydrocarbures, peine à développer la diversification et à améliorer effectivement son climat d’affaires.
C. B.