Un discours direct et sans tabous avec la société civile
Chaleureusement accueilli par les M’silis, M.Sellal a adopté un langage franc avec les populations.
La force tranquille. Le mot convient à Abdelmalek Sellal, Premier ministre qui a interpellé la conscience des Algériens. L’exemple vient de son engagement à développer un dialogue direct et sans tabous, avec la société civile dans toutes ses catégories. «Nous sommes trop enfermés sur nous-mêmes. Nous devons communiquer et sortir à l’universalité au lieu de passer notre temps dans les querelles pendant que d’autres peuples avancent», a déclaré jeudi dernier le Premier ministre, lors de sa rencontre avec la société civile à l’occasion de sa visite de travail effectuée dans la wilaya de M’sila et à la veille de Boussaâda.
Chaleureusement accueilli par les enfants de la ville natale du défunt président Mohamed Boudiaf, M.Sellal va droit au but: «Exprimez-vous librement et dites la vérité, afin de mieux se connaître et avancer tous ensemble», a-t-il lancé à l’ouverture de la rencontre. Accompagné de plusieurs ministres, dont Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur, Abdelmadjid Teboune, ministre de l’Habitat, Youcef Yousfi ministre de l’Energie, M.Sellal a porté des critiques objectives et très sévères à l’encontre de la politique des cités dortoirs qui se ressemblent dans le pays.
«En 2013 on ne doit pas continuer à construire des cités incommodes à l’exigence de la vie moderne des citoyens», avant d’instruire les responsables concernés d’arrêter certains chantiers incommodes aux exigences de la vie citoyenne qui doit comprendre un ensemble d’infrastructures culturelles, sportives et sociales. La vie ne se limite pas uniquement à passer son temps à la maison, au travail et à la mosquée.
Agissant en fin stratège, M.Sellal a instruit les responsables à ne pas prendre des décisions à l’aveuglette qui se répercuteront ensuite négativement sur l’avenir des projets entrepris et lancés.
Les études et l’expertise sont de mise avant de prendre toute décision qui engage l’avenir de l’entreprise de manière générale, a-t-il souligné.
Au sujet des événements qui ont marqué Bordj Badji Mokhtar, dans la wilaya d’Adrar, le Premier ministre a souligné que «la situation est maitrisée totalement», tout en déclarant que le pays, maintient sa politique étrangère qui consiste à ne pas s’ingérer dans les affaires internes des autres pays, «mais quiconque portera atteinte à la stabilité de l’Algérie, aura son compte», dit-il.
S’agissant des préoccupations soulevées par la société civile de la wilaya de M’sila et notamment la ville de Boussaâda, il y a lieu de souligner que le secteur de la santé a eu la part du lion.
De nombreux intervenants n’ont pas manqué de signaler le manque d’infrastructures et des médecins spécialistes.
L’isolement du monde rural est malheureusement devenu un phénomène qui ne cesse de revenir dans les préoccupations des sociétés civiles dont certaines situations donnent la chair de poule, à les entendre selon de nombreux observateurs et témoignages. Un des intervenants n’a pas hésité à qualifier la cité où il habite à M’sila de «Cité des morts vivants», qui n’est pourtant qu’à quelques centaines de mètres de la ville, elle reste sans gaz de ville et autres moyens. La nomination des quartiers et les nouvelles cités par le nombre des logements qu’ils comptent, est fortement déconseillée, tout en suggérant des appellations propres et dignes des cités qui se respectent et se projettent dans la vie citoyenne fortement élevée et au-dessus des parasitages insensés.
Le Premier ministre a réitéré l’engagement de l’Etat à prendre en charge les préoccupations des citoyens, notamment dans les régions enclavées du pays. Cependant, il a reconnu que ce n’est pas facile de répondre à toutes les préoccupations dans l’urgence, mais, l’Etat répondra aux préoccupations des citoyens selon les moyens tout en prenant en considération,l’équilibre régional sous tous ses aspects. Trois vecteurs de développement de cette région steppique sont mis en valeur. Le secteur agricole de la région El Maadar, peut satisfaire les besoins à l’échelle nationale, en plus de l’industrie locale qui est sur la bonne voie, ainsi que l’apport du tourisme.
La tâche du développement local et national, incombe à tous ceux qui ont l’amour du pays, quels que soient le rang et la hiérarchie. «Il faut s’engager, donner et travailler au lieu d’attendre tout de son pays», a-t-on indiqué.