Le bras de fer se durcit au vieux parti
Belayat souligne qu’«il ne croit pas aux chances de Benflis à la présidentielle prochaine».
A deux jours de la réunion du bureau politique, des communiqués et initiatives continuent de pleuvoir sur les rédactions de la presse nationale. Une guerre de tranchées continue d’être alimentée par presse interposée. En fait, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le groupe parlementaire du FLN annonce un refus catégorique de toutes les décisions de celui qui s’est autoproclamé premier responsable du parti en accaparant des prérogatives qui ne sont pas les siennes et ce, en usant et profitant de la vacation du poste du secrétaire général du parti. A travers ce communiqué, le groupe demande à Belayat, sans le citer, de cesser de fourrer son nez dans les affaires de l’APN. De même, qu’il revendique le maintien du principe des urnes pour élire les représentants du FLN au sein des organes et instances de l’APN. Il est également réclamé l’organisation dans les plus brefs délais, de la session extraordinaire du comité central pour remplacer Abdelaziz Belkhadem, déchu depuis le mois de février dernier de son poste de secrétaire général du parti. Les cadres et les membres du comité central sont invités par la même à se consacrer à cet objectif pour permettre au parti d’assumer au mieux son rôle. Le même groupe se dit conscient de sa responsabilité quant à la stabilité de l’institution législative. Ce document, signé par Tahar Khaoua, annonce être au fait de toutes les manoeuvres qui visent la déstabilisation de l’APN pour des intérêts étroitement personnels. Le groupe parlementaire annonce également, dans le même document, son attachement au respect du règlement intérieur de l’Assemblée populaire nationale (APN), notamment les dispositions contenues dans ses articles 13 et 9 ainsi que celles énoncées dans l’article 42 des statuts de cette institution.
Une autre initiative du même bord est annoncée par un communiqué signé par Nour Laârbi Djaâfar, au nom des mouhafedhs du FLN. A travers ce document sanctionnant une réunion ayant regroupé, hier, les secrétaires des mouhafedhs du FLN, il est fait appel au sens de l’engagement, aux principes et aux valeurs morales du parti pour faire barrage aux aventuriers. Il est conseillé aux cadres et militants du parti de mettre de côté leurs divergences, et tous sentiments de haine et de vengeance pour en finir avec la crise qui sape le parti. Tout en se démarquant des manoeuvres et tractations qui se tissent autour du parti, les mouhafedhs ayant pris part à cette réunion, regrettent qu’elles (les manoeuvres…,Ndlr), soient l’oeuvre de dirigeants éminents qui sont censés faire preuve de sagesse et pondération. En outre, le rédacteur de ce document dénonce la tentative d’utiliser le régionalisme dans le but de diviser pour bien régner. La seule solution à la crise qui secoue le parti réside dans la consécration des pratiques démocratiques, le refus du paternalisme et du tutorat et se remettre au principe de l’urne pour élire le secrétaire général du parti afin d’éviter au parti d’aller à l’élection présidentielle d’avril 2014 en rangs dispersés. Les mouhafedhs concernés n’ont pas manqué d’appeler le bureau politique à gérer les affaires du parti avec une totale transparence, démocratie et méthode visant au resserrement des rangs du parti.
La direction actuelle est relancée aussi à propos de sa mission d’organiser dans l’immédiat une session extraordinaire du comité central conformément à l’article 9 du règlement intérieur du CC pour que le parti puisse poursuivre sa mission et apporter sa contribution dans les prochaines échéances électorales et se doter de la légitimité et la légalité requises. Contacté, hier, Belayat a affirmé que «la situation du parti est bien prise en main». «Les députés dont le groupe parlementaire sera installé incessamment vont nous donner leur approbation lors de la réunion du BP prévue samedi prochain», fait-il savoir. Ayant eu vent des communiqués du groupe parlementaire et des mouhafedhs, M.Belayat qualifie Tahar Khaoua d’un «danseur de bal qui continue sa valse alors que la musique est arrêtée». A ce propos, il réitère qu’ «il est toujours avec Abdelaziz Bouteflika et quand le chef de l’Etat annoncera officiellement qu’il ne briguera pas un 4e mandat, il sera avec le parti». Tout en indiquant que l’ex-chef de gouvernement et secrétaire général du FLN, Ali Benflis, n’est pas un «Peau-Rouge» et ne vient pas de la planète Mars, il souligne qu’ «il ne croit pas aux chances de Benflis à la présidentielle prochaine d’autant plus qu’il a abandonné son parti tout au long de ces neuf dernières années».