Elles sont des milliers de femmes à rêver d’une vie paisible et qui se retrouvent prises entre les griffes d’hommes violents.
Ces femmes sont violentées par des époux, des frères et même par des pères. Aucune catégorie sociale n’est épargnée. Et ce fléau prend des proportions inquiétantes dans notre pays. Les chiffres font froid dans le dos : 75 % des femmes sont battues en Algérie. La progression des actes de violence à l’encontre des femmes, reconnaissons-le, est préoccupante. Les statistiques des neuf premiers mois de l’année en cours sont alarmantes.
Selon ces dernières, un peu plus de 7 000 femmes ont été victimes de violence durant les neuf premiers mois de l’année 2013 à l’échelle nationale. «Au total, 7 010 femmes ont déposé plainte pour violence durant les neuf premiers mois de 2013, dont 5 034 victimes de violences physiques», a indiqué à l’APS la commissaire divisionnaire, Mme Kheira Messaoudène, chargée du bureau national de la protection de l’enfance, de la délinquance juvénile et de la protection de la femme victime de violence à la direction de la Police judiciaire. La même responsable a ajouté que parmi ces femmes victimes de violence, 1 673 ont subi de mauvais traitements et 27 autres sont victimes d’homicide volontaire. Il s’agit de femmes âgées de plus de 18 ans à plus de 75 ans dont 1 953 célibataires, 688 divorcées et 439 veuves. 4 713 parmi ces victimes sont des femmes sans profession (femmes au foyer), 1 330 employées, 103 cadres supérieures, 374 étudiantes, 67 retraitées et 87 autres sans précision de situation professionnelle, a-t-elle relevé. Par ailleurs, Mme Messaoudène a indiqué que 7 224 auteurs de ces violences ont été enregistrés, dont des conjoints, des fiancés, des frères, des ascendants et des pères, ainsi que des étrangers à la famille qui sont au nombre de 3 316 personnes (voisins, collègues ou inconnus). Les époux viennent en tête de ces agressions avec 1 608 cas, suivis de fils qui ont violenté leur maman avec 538 cas, puis de frères qui ont violenté leurs sœurs avec 418 cas. Cette responsable a relevé que les grandes villes enregistrent le plus grand nombre de cas de violences à l’égard des femmes, notamment Alger, Oran et Annaba. Toutefois, elle a estimé que le nombre de cas recensés en Algérie est «beaucoup moins important» par rapport à d’autres pays qui enregistrent les «pires formes de violences».
F.H