3E réunion du dialogue inter-libyen à Alger, L’urgence de la paix

3E réunion du dialogue inter-libyen à Alger, L’urgence de la paix

L'urgence de la paix

Un certain optimisme est de mise en ce sens que la majorité des factions adhère désormais à la solution politique, reconnaissant que leur antagonisme ne peut être tranché par les armes.

La reprise, hier à Alger, des discussions inter-libyennes dont c’est le 3ème round regroupe des leaders activistes et des chefs de partis politiques. Ces rencontres qui se déroulent les 3 et 4 juin ont pour but d’aboutir à une solution politique consensuelle de nature à mettre définitivement fin à la crise.

Cette troisième réunion à Alger s’inscrit dans le cadre des efforts incessants de l’Algérie pour rassembler les parties libyennes dans un cadre de dialogue qui puisse contribuer à une solution de la crise politique et sécuritaire qui affecte ce pays voisin, en proie à une division caractérisée par l’existence de deux gouvernements et de deux Parlements rivaux.

Des progrès ont été enregistrés, de l’aveu même des protagonistes, sur la voie d’une formation consensuelle d’un gouvernement d’union nationale mais il reste aux participants à s’entendre sur les exigences d’une entente sécuritaire devenue impérative si l’on considère les récents développements de la situation en Libye où les affrontements ont repris cours.

Selon Abdelkader Messahel, la participation à cette réunion devrait être «plus conséquente dans la mesure où de nouvelles personnalités libyennes influentes sur le terrain se joindront à ce nouveau round».

L’accent est mis sur la nécessité de «fédérer les efforts et de faire converger les processus à l’effet de capitaliser les résultats engrangés jusqu’ici dans le but d’aboutir, le plus rapidement possible, à la formation d’un gouvernement d’union nationale capable de prendre en charge la mission névralgique et urgente de faire face au terrorisme et de réunir les conditions devant assurer une transition sereine vers la mise en place d’institutions démocratiques et pérennes, attributs d’un Etat fort et souverain», a-t-il souligné.

A cet égard, les réunions programmées en aval de cette rencontre, celle des pays voisins de la Libye, qui se tiendra pour la sixième fois à N’djamena le 5 juin, puis celle prévue au Caire le 7 juin entre l’Algérie, l’Italie et l’Egypte permettront d’évaluer les résultats obtenus dans la longue marche vers la paix et la réconciliation du peuple libyen à travers toutes ses composantes, exception faite des groupes terroristes.

Un certain optimisme est de mise en ce sens que la majorité des factions adhère désormais à la solution politique, reconnaissant que leur antagonisme ne peut être tranché par les armes. Aucun groupe, en effet, n’a suffisamment de puissance pour s’imposer militairement à tous les autres, et c’est ce qu’a relevé le représentant du secrétaire général de l’ONU, Bernardino Leon, en constatant qu’ «il n’y a pas de solution militaire en Libye, de nombreuses factions étant assez fortes pour faire la guerre mais pas assez pour la gagner».

Ce constat conjugué à la lassitude du peuple libyen qui subit les affres du conflit rend inéluctable la recherche d’une paix durable et c’est précisément ce que veulent les protagonistes réunis à Alger où la chance d’une solution n’aura jamais été aussi proche.

Qui plus est, la menace terroriste a fait prendre conscience à toutes les parties de l’urgence d’un gouvernement d’ union capable de faire face à l’appétit de l’EI dont les attaques se sont multipliées depuis quelques semaines, le gouvernement de Tobrouk ayant sans cesse réclamé des armes que la communauté internationale lui refuse dans l’attente d’une instance représentative de tout le peuple libyen. Plus vite celle-ci verra le jour et mieux cela vaudra pour la sécurité et la paix dans le pays. Le Parlement libyen reconnu à l’étranger a, dans ce cadre, «condamné» la prolifération des groupes armés à travers la Libye et appelé la communauté internationale à «soutenir» l’armée du général Haftar dans la lutte contre le terrorisme. Un appel qui restera vain tant que la Libye ne disposera pas d’un seul gouvernement reconnu par tous, avec une seule et même armée.

A cet effet, l’envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, Bernardino Léon, a qualifié cette réunion à Alger de «cruciale», soulignant la nécessité d’aboutir à un projet d’accord acceptable par tous les Libyens.

«Le temps est venu pour envoyer un message fort, à partir d’Alger, lors de cette réunion cruciale, à tous les Libyens qu’il est grand temps de prendre la décision», a-t-il insisté.