Le mouvement de grève de la faim déclenché par les 11 douaniers, considéré comme un acte sans précédent dans les annales des douanes algériennes, a été jugé «illégal» par le président de la fédération nationale des douanes qui affirme «n’avoir reçu aucun communiqué ni note d’information».
Allongés à même le sol devant l’entrée de la centrale syndicale de l’UGTA, les 11 grévistes dont le secrétaire général de la coordination des syndicats des douanes, exerçant en qualité d’inspecteur général, dénoncent «le harcèlement du SG de la fédération des douanes et dénoncent également leur suspension qu’ils jugent illégitimes et en contradiction avec les textes régissant les activités syndicales», ajoutant que «la grève ne prendra fin qu’après satisfaction des revendications énumérées dans une plate forme».
Selon M. Ramdani Kamel, SG de la coordination, soutenu par l’union locale d’Alger, «le SG de la FNTD refuse tout dialogue», précisant que «ce dernier, en dépit du retrait de confiance que lui ont signifié bon nombre de syndicalistes, a outrepassé ses prérogatives en organisant le conseil national sans quorum et sans nous convier». Par ailleurs, relève ce dernier, «le SG de la fédération n’a pas le droit de geler les activités des syndicalistes au sein du conseil national».
Dans un communiqué adressé au président de la république, au DG des douanes, au président de l’APN, au ministre de l’intérieur, au SG de l’UGTA et bon nombre d’institutions étatiques, les grévistes annoncent le déclenchement de leur grève de la faim.
«Après épuisement des recours et dénonciations des pratiques arbitraires opérées par le SG de la FNTD», ils exhortant ces derniers à user de leurs statut et autorité afin de «convaincre les responsables de l’institution des douanes à accéder favorablement aux 4 revendications énumérées, à savoir entre autres l’annulation des suspensions, l’arrêt des pressions exercés sur les syndicalistes».
M. Amezdroub Arezki, responsable de l’union locale relevant de l’UGTA, a exprimé son soutien aux grévistes tout en rejetant «les décisions de suspension décidées à leur encontre». De son côté, le SG de la Fédération nationale des travailleurs des douanes, Cherafa Belkacem, estime que «ce mouvement de grève est illégal au même titre que la création de la coordination des syndicats des douanes» qui, selon lui «est en totale contradiction avec les statuts et règlements des douanes».
«Je n’ai reçu aucun communiqué de la part de ces grévistes et autant vous dire qu’Ils sont responsables de leurs actes», a affirmé ce dernier, estimant en outre que la création de la coordination est considérée comme une sorte de rébellion et par conséquent, le conseil national et les 38 membres qui y ont assisté, en présence de M. Maiza chargé de l’organique et
de M. Djenouhat chargé des finances au sein de l’UGTA, ont décidé de leur suspension mais à titre préventif, car ils se sont exclus d’eux-mêmes, notamment en refusant de se présenter devant la commission de discipline». Il y a lieu de dire que le torchon brûle entre les douaniers grévistes et le SG de la FNTD et au vu des arguments avancés par les uns et les autres, ce douloureux épisode risque de perdurer, voire de connaître un épilogue inattendu.
D. Mentouri