Décryptage des Chaînes satellitaires,Al Jazeera et Canal+ engagent une bataille juridique en Algérie

Décryptage des Chaînes satellitaires,Al Jazeera et Canal+ engagent une bataille juridique en Algérie

juridique.jpgLe pôle judiciaire spécialisé près la cour d’Alger vient d’ouvrir une instruction judiciaire et d’ordonner une enquête sur le «piratage» dont auraient été victimes les chaînes de télévision Canal Plus et Al Jazeera Sport +, apprenons-nous de source judiciaire.

L’instruction judiciaire a été décidée suite à une plainte déposée par chacune des chaînes satellitaires, ajoute la source.

Les deux chaînes Canal Plus et Al Jazeera accusent des «hackers» algériens d’être derrière le «piratage» qui, selon les plaignants, aurait ciblé les deux chaînes cryptées en contournant le code d’accès ou en vendant des cartes d’accès «piratées». Pour Al Jazeera Plus, cela remonte à la dernière Coupe du monde de football organisée en Afrique du Sud, en 2010.

La chaîne de télévision qatarie propriété de l’émir du Qatar, qui avait acheté les droits exclusifs de retransmission des matches, procédait à la vente de cartes d’accès à des prix estimés «chers» par de larges pans de la population. L’offre commerciale d’Al Jazeera Sport + était la plus chère du marché algérien avec une carte cédée à 17 000 DA pour un abonnement d’une année ou 13 000 DA TTC pour 6 mois.

Des téléspectateurs algériens avaient acheté des cartes légales devant, en principe, leur permettre de décrypter Al Jazeera Sport +, en s’acquittant de la somme fixée, en fonction de la formule choisie, avant de déchanter, quand nombre de celles-ci ne fonctionnaient pas comme souhaité. Le rush était enregistré sur les points de vente de ces cartes d’accès aux chaînes satellitaires à la veille du Mondial.

C’est dans cet atmosphère que la chaîne a été décryptée par «piratage» dont les auteurs voulaient comme «une réaction face à la chaîne qatarie qui avait excessivement augmenté les prix de la carte d’accès pour le Mondial». Le «piratage» qui reste un acte illégal se voulait, pour ses auteurs, comme une certaine revanche sur le «diktat» imposé par la chaîne officielle Al Jazeera à l’Algérie, notamment, dont l’équipe nationale de football participait à la compétition internationale. Al Jazeera avait acheté, en novembre 2009, Art-Sport, pour s’approprier, à elle seule, les droits de retransmission de tous les matchs, imposant des prix exorbitants à de nombreux pays.

L’Algérie avait acheté, à prix fort, le droit de retransmission de 22 matchs, dont ceux de l’équipe nationale algérienne, rappelle-t-on. La Tunisie, à titre d’exemple, dont l’équipe nationale participait au Mondial 2010, pays à nombre d’habitants inférieur à celui de l’Algérie, avait été contrainte de payer 12 millions de dollars pour le droit de retransmission de 22 matchs. Des prix jugés excessifs avaient été imposés aux pays du Maghreb par la chaîne satellitaire qatarie.

Al Jazeera au box des accusés

La Radio nationale algérienne avait, à l’époque, et dans un communiqué de sa direction générale, informé avoir refusé les conditions que voulait lui imposer la chaîne d’Etat Al Jazeera, détentrice des droits de retransmission du Mondial 2010, en dénonçant une proposition «assimilable à un acte de piraterie». La Radio s’était élevée contre la proposition d’Al Jazeera qui «tente d’imposer à la Radio algérienne le paiement de droits nettement plus élevés que la moyenne commerciale universellement admise», avait indiqué le communiqué.

Al Jazeera veut également que la Radio algérienne diffuse «sur les ondes de ses trois chaînes nationales le commentaire d’un des commentateurs sportifs bien connu de cette chaîne qatarie», avait ajouté le texte qui avait dénoncé «une attitude à l’opposé des valeurs sportives universelles» n’ayant «aucun lien avec les règles éthiques qui régissent les relations commerciales», rappelle-t-on.

Il faut souligner que cette chaîne d’information est financée par l’argent des exportations des hydrocarbures du Qatar de manière illégale sans aucun respect à la déontologie et de la concurrence loyale.

Par Mounir Abi