Zones humides: le PNEK, un réservoir exceptionnel de la biodiversité dans la Méditerranée

Zones humides: le PNEK, un réservoir exceptionnel de la biodiversité dans la Méditerranée

El TARF-  Unique en son genre dans le bassin méditerranéen, le complexe de zones humides du parc national d’El Kala (PNEK), dans la wilaya d’El Tarf, dans l’extrême Nord-est du pays, constitue un réservoir de la biodiversité, incitant à davantage d’efforts pour assurer son développement durable, sa valorisation et sa préservation.

D’une superficie de 16.992 hectares, inscrits sur la liste Ramsar relative aux zones humides, ce complexe d’importance internationale regroupe une mosaïque d’habitats aquatiques dont des étangs d’eau libre et d’eau saumâtre, un écosystème lacustre, des aulnaies, des tourbières et marais,  et invite  à la découverte, à la recherche scientifique et à la sauvegarde d’un aussi important patrimoine naturel.

Avec ses dix (10) zones humides dont les lacs Tonga qui s’étale sur 2.600 hectares, Oubeira (2.200 hectares), El Melah et Bleu (2.257 hectares), la Tourbière du lac noir (170 hectares) rivalisant de beauté, ce complexe abrite de nombreuses espèces d’oiseaux, poissons, amphibiens, insectes, ainsi qu’une extraordinaire flore et attire de plus en plus de chercheurs et touristes.  

La classification du PNEK par l’UNESCO, en décembre 1990 comme réserve de biosphère (MAB), a promu cette aire en un  » site mondial pour le suivi des modifications climatiques qui affectent la planète », affirment de nombreux universitaires.

                                                                                                                              

 

Zones humides d’El Tarf, 63.958 oiseaux de différentes espèces y  séjournent

En plus de leur beauté saisissante à souhait, les zones humides d’El Tarf, notamment ses six (6) sites constituant un complexe unique en son genre au niveau du PNEK se trouvant sur l’une des voies de migration du paléarctique occidental, sont fréquentées par des dizaines de milliers d’oiseaux d’eau.

Les statistiques fournies par le PNEK indiquent que l’opération de dénombrement des oiseaux migrateurs, traditionnellement réalisée durant la période hivernale de chaque année, a permis d’enregistrer, à la fin du mois de janvier 2018, pas moins de 63 958 oiseaux de différentes espèces 15.914 anatidés, 9.700 foulques macroules et 2.620 autres espèces recensées au niveau du PNEK, ainsi que 35.724 espèces dont 23.655 anatidés, 18.600 Foulques macroules et 7.469 autres espèces dénombrées en dehors du PNEK.

Selon le directeur du PNEK, Moncef Bendjedid, la wilaya d’El Tarf occupe le premier rang par rapport aux autres wilayas dans le Nord-est du pays tant sur le plan quantitatif que qualitatif, avec 40 espèces observées dans ses zones humides.

Actuellement, dans les zones humides d’El Tarf, on peut observer des espèces hivernantes (oies cendrées, canards plongeurs  de surface), ou nicheuses (Nyroca ou le Héron cendré ou le Héron pourpre) ou celles dites estivantes non nicheuses comme la sarcelle marbrée ou enfin celles de passage dont la sarcelle d’été ou la grue cendrée, note-t-on.

« De nombreuses espèces animales et végétales se réfugient dans ces sites rares de la Méditerranée, et leur protection revêt une haute importance », affirme à l’APS l’ingénieur du PNEK, Faouzi Haouz.

   

Un plan d’action pour la gestion et la conservation des « paradis » ornithologiques et scientifiques d’El Tarf

Eu égard à l’importance de ces sites, d’une beauté indescriptible et d’une importance écologique certaine, ces véritables paradis ornithologiques et scientifiques sont ciblés par un plan d’action destiné à la sauvegarde de ce patrimoine naturel, indique à l’APS le directeur du PNEK.

« La sauvegarde d’un patrimoine naturel d’une grande importance, la valorisation des produits naturels et des potentialités éco-touristiques, ainsi que le renforcement des connaissances sur la biodiversité et le fonctionnement écologique de ces sites à travers  la recherche scientifique  sont autant de démarches dans ce plan d’actions », atteste Moncef Bendjedid.

Pour l’instant, le suivi écologique des écosystèmes, en l’occurrence l’avifaune des zones humides d’El Tarf à travers des  campagnes de dénombrement internationales des oiseaux d’eau, l’orientation de projets de développement socio-économique avec l’encouragement de la création des exploitations halieutiques, les actions pour la préservation des bassins versants sont « les grandes lignes d’un plan d’action ambitieux », soutient-on.

Les amoureux de la nature dans la wilaya d’El Tarf affirment, de leur côté, que la mise en place d’un programme d’information, de sensibilisation et d’éducation environnementale visant différentes catégories de populations, décideurs, grand public, jeunes écoliers à travers diverses activités telles que visites guidées, animation d’émissions télévisées et radiophoniques, initiation à l’ornithologie, volontariats de nettoiement sont « les autres atouts » de ce plan d’action devant garantir le développement durable de ces zones humides envoûtantes.