Des terres qui génèrent de nombreux produits agricoles
Les expropriés des 154 hectares depuis 1983, à Bouira, demandent une enquête.
154 hectares de terres arables à souhait, situés à Sidi Khaled sur la riche zone agricole d’Oued El Berdi dans la wilaya de Bouira expropriés depuis 1983, sont menacés aujourd’hui par le «béton».
30 ans plus tard, une opération «destructrice» précède ce plan menaçant, plus exactement le 15 juillet courant, lorsque la redoutable machine de l’expropriation venue au galop avec son armée de bulldozers détruisant toute trace de culture pendant que des centaines d’oliviers en production attendent leur tour. Cette fois-ci, l’opération a été exécutée en présence des forces de l’ordre pour appliquer la décision malgré l’opposition farouche des propriétaires et exploitants, lesquels ont exploité, revalorisé et fructifié ces terres durant plusieurs générations.
Après cette expropriation, une première attribution l’a été au profit du Cneru (Centre d’études et de réalisation en urbanisme), en date d’avril 1983, alors qu’une partie de ces terres fût cédée par la suite aux services des Domaines. Cette douloureuse dépossession aurait été prise pour mener des travaux d’extension de la zone industrielle de Sidi Khaled. Deux représentants de la famille Merzouk Messaoud et consorts, propriétaires non encore indemnisés de ses terres, sont venus à notre rédaction pour exprimer leur courroux et réaffirmer leur refus d’indemnisation au dinar symbolique pour leurs 154 hectares expropriés. Le dossier de cette confiscation a été transféré en 2011 par le wali de Bouira au profit des Domaines, ont précisé nos interlocuteurs.
Disposant d’actes de propriété authentiques datant de 1936, les membres de cette communauté, forte d’une trentaine de familles exploitant ces terres depuis plusieurs générations, s’insurgent avec force contre la dévastation de leurs terres fertiles et génératrices de produits agricoles lesquels contribuent, se plaisent-ils à souligner, fortement à la baisse de la dépendance du pays en la matière et partant, au renforcement de la politique agricole du pays. «Une grande partie de ces terres a été distribuée sous forme de concessions à des gens qui n’ont rien à voir avec l’industrie» pour prétendre à la candidatures à un lot de terrain dans la zone industrielle, dénoncent-ils.
Ces expropriés se révoltent devant le choix de ces terres arables, actuellement exploitées, alors que d’autres contrées arides et infertiles sont «disponibles» dans la wilaya pour des projets industriels, selon leurs dires.
Devant tant «d’injustice», assimilée par eux à la «hogra», les Merzouk Messaoud demandent instamment aux autorités «l’ouverture d’une enquête sur cette zone agricole» et de réfléchir sur le «déplacement pur et simple de la dite zone industrielle.»