La colère gronde dans la zone industrielle et risque de déborder pour donner lieu à des actions dont la première, déjà annoncée, consiste à investir la rue. Les syndicalistes veulent en effet faire entendre leur voix et faire part de leurs préoccupations : non-payement de salaires et licenciements sont, entre autres, les maux à l’origine de la tension dans cette zone.
Lundi prochain, la capitale risque d’être le lieu de la rencontre des protestataires de la Zone industrielle de Rouiba, qui, pour mémoire, a été le point de départ de la révolte citoyenne, ayant mené au sanglant et historique 5 octobre. Cette fois-ci encore, les représentants syndicaux des ouvriers de la Zone industrielle se sont soulevés pour dénoncer le licenciement des travailleurs et des syndicalistes affiliés à l’Ugta. Ce mardi matin, se sont rencontrés au niveau du siège de l’Union locale de Rouiba, les travailleurs et les syndicalistes pour arrêter une démarche à entreprendre pour protester contre le harcèlement et les dépassements dont font l’objet les salariés et réagir face au silence des autorités.
Dans une allocution du secrétaire général de l’Ul/Ugta de Rouiba, les débats un peu houleux, font ressortir qu’à quelques différences près, les histoires des uns et des autres se ressemblent : «Moi je travaillais chez l’Erca, je fais partie de la vingtaine de personnes à avoir été licenciés par le directeur de l’unité après avoir demandé une commission d’enquête sur une affaire qu’il a conclue», témoigne un agent de sécurité. «Moi je suis sans salaire depuis des mois», peste un autre. «La paix sociale n’est pas écrite sur nos fronts. On ne la maintiendra pas sur notre dos», tonne, pour sa part, un élu syndical de la SNVI. «On subit des agressions quotidiennement. A chaque fois qu’on pose un problème, ils répondent par des licenciements. Ils ne comprennent que le langage de la rue !», enchaîne un autre.
Devant une telle situation, le secrétaire général de l’instance syndicale locale M. Messaoudi, propose un rassemblement sur l’esplanade de la Centrale syndicale, un lieu qui est devenu par les temps qui courent «la place de la liberté des travailleurs opprimés».
A l’issue de cette rencontre, certains syndicalistes ont avoué être un peu étonnés, au regard de la sensibilité de la zone industrielle, une zone qui fait peur et «rappelle de mauvais souvenirs», du discours du représentant de la centrale syndicale Abdelmadjid Sidi Saïd, à l’occasion d’une réunion avec les cadres de l’organisation, et où il avait presque invité les travailleurs de cette zone à s’indigner, à leur façon. D’autres syndicalistes en revanche jugent l’appel de Sid Saïd, compréhensible.
R.Kh