BRUXELLES – La Commission européenne a révisé en baisse ses prévisions de croissance de l’économie de la zone euro en 2016 et en 2017, en raison de la détérioration des performances de ses principaux partenaires commerciaux et des risques liés au « Brexit » et à une éventuelle hausse brutale des prix du pétrole.
Dans ses prévisions économiques de printemps présentées mardi, la Commission table désormais sur 1,6% de croissance dans la zone euro en 2016 puis 1,8% l’an prochain, soit 0,1 point de moins que dans ses prévisions d’hiver publiées début février.
La Commission a revu aussi à la baisse de 0,1 point ses prévisions pour la croissance économique dans l’ensemble de l’Union européenne, à 1,8% pour cette année et 1,9% pour 2017.
Selon l’exécutif de l’Union, « des risques considérables pèsent sur les perspectives de l’économie européenne », citant parmi ces risques, l’éventualité que le ralentissement de la croissance des marchés émergents, en particulier de la Chine, ait des répercussions ou une ampleur plus forte que prévu.
La Commission souligne également l’incertitude liée aux « tensions géopolitiques » notamment une évolution brutale des cours du pétrole ou l’apparition de turbulences sur les marchés financiers qui pourraient également freiner la croissance européenne, mais surtout l’incertitude du référendum britannique sur l’UE.
Les perspectives pour la croissance mondiale restent faibles, a également affirmé la Commission européenne qui souligne que les grandes économies avancées subissant elles aussi un ralentissement, tandis que de fortes incertitudes entourent la prévision d’une reprise modérée.
« L’économie mondiale devrait enregistrer une croissance de 3,1% en 2016 et de 3,4 % en 2017 », a-t-elle précisé.
Prévisions d’inflation en baisse, recul du taux de chômage
Le vice-président de la Commission européenne chargé de l’euro et du dialogue social, Valdis Dombrovskis, cité dans un communiqué, a estimé que même si la reprise économique en Europe se poursuit, le contexte mondial est devenu moins favorable.
« Nos perspectives de croissance dépendront de plus en plus des possibilités que nous créons pour nous-mêmes », a-t-il fait remarquer.
Pour le Commissaire européen pour les affaires économiques et financières, la fiscalité et les douanes, Pierre Moscovici, la croissance en Europe tient bon malgré un environnement mondial plus difficile.
« Certains signes montrent que, progressivement, les efforts déployés par les pouvoirs publics créent de l’emploi et soutiennent l’investissement », a-t-il affirmé pour tempérer les conséquences des risques qui pèsent sur l’économie européenne.
Toutefois, Moscovici reconnait qu’il « reste beaucoup à faire pour réduire les inégalités. La reprise dans la zone euro reste inégale, tant ente Etats membres qu’au sein de la société, entre les plus forts et les plus faibles. Cette situation est inacceptable et impose aux gouvernements d’engager une action résolue, individuellement et collectivement ».
La Commission européenne a, en outre, revu en baisse ses prévisions d’inflation pour la zone euro à 0,2% en 2016 contre 0,5% dans ses prévisions d’hiver, et 1,4% (contre 1,5%) en 2017.
La Banque centrale européenne tablait sur une inflation à 0,1% pour 2016 et 1,3% en 2017.
L’exécutif de l’Union estime que l’inflation devrait rester proche de zéro dans les mois à venir, les prix de l’énergie étant plus bas qu’il y a un an, mais elle enregistrera une progression qui devrait être plus marquée au deuxième semestre, étant donné que « les prix de l’énergie augmentent progressivement et que les prix intérieurs se redressent sous l’effet d’un raffermissement de la demande intérieure ».
La Commission européenne table, par ailleurs, sur la poursuite de l’amélioration du marché du travail toujours à un rythme modéré.
Même si les disparités entre les marchés du travail subsisteront encore quelque temps, le taux de chômage de la zone euro devrait tomber de 10,9% en 2015 à 10,3% en 2016 puis à 9,9% en 2017.
Quant à l’UE dans son ensemble, son taux de chômage devrait passer de 9,4% en 2015 à 8,9% en 2016 et 8,5% en 2017, a-t-elle précisé.