Zone arabe de libre-échange: L’Algérie fait des concessions

Zone arabe de libre-échange: L’Algérie fait des concessions

L’Algérie lâche du lest, en décidant de libérer 400 produits de la «liste négative» comprenant 1.260 produits interdits à l’importation auprès des pays membres de la Zone arabe de libre échange ( Zale). Des produits d’origine arabe exclus auparavant de la franchise du droit de douanes interdits à l’importation.

La directrice générale de l’Institut algérien de la normalisation (IANOR), Mme Ratiba Chibani a affirmé avec réserve, lors d’un point de presse tenu, hier, à l’occasion de la Journée Arabe de la Normalisation que la liste négative a été revue à la baisse. « Selon mes informations 400 produits seraient libérés de la liste négative » s’est-elle contentée de dire. Une information confirmée auprès des sources douanières, qui précisent que l’entrée en vigueur de la nouvelle liste est prévue à partir du 1er Avril. Donc l’Algérie a fait encore une fois des concessions, en libérant ces 400 produits qui étaient portés sur la liste négative qui en compte 1 260. Une liste dite négative, qui a été décidée et dressée en 2010, par la Chambre Algérienne du Commerce et de l’Industrie (CACI), après avoir enregistré des réclamations de la part d’opérateurs économiques.

L’Algérie qui voulait limiter l’importation de 1 260 produits, a revu sa liste négative en la réduisant à 860 produits, qui sont fabriqués localement. En janvier 2012, le ministère du Commerce avait entamé la révision de la liste négative de 1 260 produits dont il voulait limiter l’importation auprès des pays membres de la Zone arabe de libre-échange (Zale). La 86è session du CES, tenue en septembre dernier au Caire, avait reporté à décembre 2011 l’examen de cette liste élaborée d’une façon unilatérale par l’Algérie puis à juin 2012, recommandant à l’Algérie sa révision, selon des critères définis préalablement par la Ligue arabe. La liste en question ne signifie pas pour autant une interdiction d’importation des produits concernés, mais seulement leur exclusion de l’exonération des droits de douanes.

A noter que l’Algérie n’a pas trouvé son compte, depuis l’entrée dans la Zale. Les importations globales de l’Algérie depuis les pays arabes ne dépassent pas les 5% de l’ensemble de ses importations, alors que les exportations atteignent à peine les 3%, selon l’Agence Nationale de Promotion du Commerce Extérieur (ALGEX). Les chiffres fournis par les services des douanes révèlent que les importations algériennes réalisées dans le cadre de la Zale ont connu une augmentation de 34 % en 2011 par rapport à 2010, alors que les exportations hors hydrocarbures vers la région ont diminué de 19, 13 %. Pourquoi l’Algérie n’arrive toujours pas à promouvoir ses exportations dans la zone arabe ? La directrice générale de l’IANOR a expliqué cette faiblesse par le fait que nos entreprises n’ont pas d’excédent en matière de production.

« Les entreprises algériennes n’arrivent même pas à satisfaire les besoins du marché local », a-t-elle soutenu. Elle atteste qu’en matière de conformité des produits que « nos entreprises n’ont pas de problème de normalisation et de certification pour pouvoir exporter leurs produits dans les pays de la Zale ». Elle précise « toutes les entreprises algériennes légales travaillent selon les normes. Certains achètent des normes algériennes d’autres des normes régionales et internationales, selon leurs besoins ». La directrice de l’IANOR a souligné sur la base de chiffres, que son organisme a élaboré 7000 normes algériennes depuis sa création. Elle précise que ces normes répondent aux exigences du marché algérien et de l’Organisation mondiale du commerce (OMC),en ajoutant que les entreprises algériennes légales achètent de plus en plus de normes. «3500 normes ont été achetées par des opérateurs nationaux pour l’année 2012 », at- elle indiqué.

OMC : LA LOI ALGÉRIENNE SUR LA NORMALISATION N’A PAS ÉTÉ REMISE EN CAUSE

Les responsables de l’IANOR ont précisé que la législation en matière de conformité des produits et de la normalisation n’a pas été remise en cause en ellemême, dans le cadre des négociations en vue de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC. La directrice de l’IANOR dira que les pays membres de l’OMC ont exigé de l’Algérie la mise à niveau de sa législation, autrement dit « se mettre en conformité avec ce qu’ils appellent Obstacles Techniques au Commerce ». La loi 04-04 du 23 juin 2004, a pris en charge cette question de conformité et depuis sa publication aucune question n’a été posée lors des négociations sur le sujet. « La loi et le décret n’ont jamais fait l’objet de contestation, et ils n’ont jamais été remis en cause au cours des négociations », a-t-elle soutenu.

M. Aziza