Pour l’été 2014, la compagnie nationale a prévu une offre en sièges de l’ordre de 1 265 862 pour tout le réseau Europe, comprenant la France qui s’est taillé la part du lion avec 950 000 sièges.
Liberté : Quelques jours à peine nous séparent du mois d’août qui correspond à l’arrivée en masse des émigrés pour cet été. Air Algérie a-t-elle pris les dispositions nécessaires pour traiter ce flux dans les meilleures conditions ?
Zoheïr Houaoui : Pour nous, c’est une période, certes, de pointe, mais qui reste une période traditionnelle. Il est évident que tout soit planifié et les arrivées ne constituent aucun souci. La problématique se situe plutôt sur la phase retour (Sud-Nord). En ce sens, nous avons injecté une capacité en sièges supplémentaires de l’ordre de plus de 13 000 entre le 20 août et le 5 septembre (dans un seul sens, soit 44% de plus que l’année dernière). Pas moins de 66 vols sont prévus (50 sur l’aéroport CDG), dont 22 sont déjà ouverts sur système parmi les 30 vols déjà autorisés, et c’est ce qui nous permet d’être désormais plus à l’aise sur la phase retour.
Il faut savoir que nous avons mis en place un dispositif qui repose sur trois aspects importants, à commencer par le renforcement des capacités de façon à absorber la demande et assurer la stabilité des vols, mais pas seulement. Nous accordons une grande attention à la qualité de service avec une meilleure présence commerciale et à ne pas négliger, pour autant, la demande locale. De nombreux Algériens manifestent, à leur tour, la volonté de partir en vacances, notamment en direction de l’Espagne, de la Turquie et du Maroc, ainsi que pour la omra 2014 (Ramadhan et chaâbane). Nous aurons aussi à la fin septembre à traiter la période hadj, en plus de l’opération de transport de l’équipe nationale et des 2 000 supporters lors de la Coupe du monde qui s’est déroulée dans de très bonnes conditions.
L’offre en sièges est donc plus importante que l’année dernière ?
Oui, en effet. Concrètement, le programme de vol a été lancé le 27 novembre 2013. Cela sous-entend que, depuis lors, le programme est affiché sur le système de réservation pour entamer la vente à partir du 5 janvier. L’offre, quant à elle, est de l’ordre de 1 265 862 sièges pour tout le réseau Europe, y compris la France qui a bénéficié de la part du lion avec 950 000 sièges pour toute la période (haute saison) dans les deux sens. C’est une évolution positive de 23% par rapport à l’année 2013. Mais tout reste relatif par rapport à la demande.
Je m’explique : si vous avez une concentration sur une période particulière, il est clair que ce n’est pas tout le monde qui va trouver les places, selon les dates de son choix, et ça devient impossible de contenter toute la demande. Mais, j’insiste sur le fait qu’Air Algérie ne laissera jamais un passager en rade. La compagnie, pour la précision, n’a pas lésiné sur les moyens en affrétant trois gros porteurs et trois moyens porteurs pour assurer dans les meilleures conditions le programme de vols réguliers durant cet été.
La communauté algérienne établie à l’étranger a-t-elle bénéficié de réductions ?
Évidemment. Sur la ligne Paris-Alger, à titre indicatif, les émissions concernent 77 601 billets. Pas moins de 47% de ce chiffre ont bénéficié de plus de 55% de réduction et les 24% restants ont bénéficié également d’une réduction oscillant entre 30 et 55%.
Cela concerne les titres de transport écoulés depuis janvier dernier avec la possibilité de voyager en cette période et cela ne concerne que la capitale française seulement. Il faut compter aussi les autres villes et provinces en plus des autres destinations desservies par Air Algérie.
En dehors de la saison estivale, peut-on dire qu’Air Algérie dispose de moyens à même de contenter toute la demande ?
Il est important de souligner que tous les paramètres sont pris en considération et par anticipation. Le programme prévu pour l’hiver, par exemple, est déjà affiché sur système. Il y aura certainement de nombreuses promotions, mais les tarifs ne constituent aucunement le seul levier pour booster les ventes. Le principe de base sur lequel repose l’essence même d’un management efficace suppose des pratiques différentes qui se traduisent par, entre autres, la commercialisation de nouvelles routes, à l’image de Lisbonne et de Vienne (mises en ligne récemment), et le renforcement de certaines destinations comme la Turquie.
En définitive, c’est tout un plan de développement qui est élaboré par la compagnie et qui va durer jusqu’à 2017 avec, pour principaux axes, le renforcement de la flotte, la création d’un hub pour s’investir dans un trafic de sixième liberté qui aidera la compagnie à ne plus rester confinée dans le trafic communautaire. Nous recevrons les premiers ATR en décembre prochain et des A 330 à compter du 2e trimestre 2015.
La compagnie compte sur d’autres activités. Qu’en est-il du fret, par exemple ?
La compagnie prévoit de doter ce département de deux nouveaux avions qui seront exploités à partir de 2016 avec une capacité de 18 tonnes pour pallier les insuffisances constatées actuellement. Nous opérons principalement au centre cargo d’Alger à hauteur de 95% avec des installations qui méritent, cependant, d’être rénovées. Le fret aérien en général ne supporte pas de délais prolongés avec un emmagasinage temporaire en zone sous-douane.
L’activité fret est une activité, faut-il le souligner, intimement liée à la santé économique d’un pays. Ce qui nous amène, aujourd’hui, à enregistrer des volumes beaucoup plus importants que par le passé. S’il existe parfois des défaillances, ça ne peut être que des cas isolés et qui sont pris en charge par nos instances. Cela ne nous empêche pas de reconnaître que nos capacités en soute pour le transport de la marchandise restent limitées (exploitation des capacités résiduelles).
D’où la nécessité de recourir à l’acquisition de nouveaux avions et de développer cette activité, car cela va ouvrir de nouveaux horizons au point de vue économique, notamment en termes d’exportations hors hydrocarbures en direction des pays africains.