Ce lundi 21 juillet, au siège du ministère du Commerce, le ministre Tayeb Zitouni a présidé une réunion de travail avec les cadres centraux de son département.
L’objectif était de recentrer le marché autour du producteur, redonner sa juste valeur au fruit du travail agricole, au sens propre comme au figuré, et garantir aux consommateurs un accès à des prix équitables.
La pomme, produit phare de la saison, devient ainsi le symbole d’une stratégie plus vaste de régulation et de transparence.
Un coup d’arrêt aux pratiques spéculatives dans les marchés agricoles
Avec l’arrivée de la saison des récoltes, notamment celle des pommes, le ministère du Commerce ne veut plus laisser les producteurs livrés à eux-mêmes face à un marché dominé par des réseaux de revente souvent opaques.
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Tayeb Zitouni a ainsi annoncé une série de mesures concrètes destinées à reconfigurer la chaîne de distribution :
- Mise à disposition immédiate d’espaces gratuits dans toutes les halles de gros régionales relevant de la société Magro,
- Accès direct des agriculteurs à ces infrastructures sans passer par des intermédiaires,
- Encouragement à la vente directe entre producteurs et consommateurs,
- Appel à une collaboration directe entre les grands producteurs et les grossistes.
Ces décisions visent à « garantir la vente des produits à un prix juste qui valorise l’effort du paysan et l’épargne de l’exploitation des spéculateurs », selon les termes du ministre.
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Au-delà de ces facilités logistiques, une autre facette du plan du ministère repose sur la transparence des prix. Le ministre a ordonné un suivi « rigoureux de la structure des prix » par les agents de contrôle dans les marchés, afin d’identifier d’éventuelles distorsions injustifiées entre le prix à la sortie du champ et celui affiché sur les étals.
Ce suivi devra aussi permettre de détecter les hausses artificielles, souvent dues à l’intervention de plusieurs couches d’intermédiaires. L’accent est donc mis sur l’analyse des marges pratiquées tout au long de la chaîne, afin de « protéger le pouvoir d’achat du citoyen » tout en évitant de fragiliser les agriculteurs.
Une réforme qui s’inscrit dans un cadre plus large de libération maîtrisée du marché
La stratégie annoncée par Tayeb Zitouni ne s’arrête pas à une réponse conjoncturelle à la saison de la pomme. Elle s’inscrit dans un projet de réforme plus profond du fonctionnement du marché intérieur.
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Le ministre a ainsi réaffirmé que l’approche du ministère vise à « libérer les mécanismes du marché dans des cadres transparents et équitables », en luttant contre les pratiques déloyales qui creusent un écart artificiel entre le prix réel du produit agricole et celui payé par le consommateur final.
Cette réforme, combinant incitation à la vente directe, régulation des prix et surveillance accrue, pourrait à terme redéfinir les équilibres entre producteurs, distributeurs et consommateurs.