Les rues de la capitale du Zimbabwe, Harare, étaient désertes, mardi, au lendemain d’une journée de manifestations meurtrières contre la hausse des prix du carburant décrétée par le gouvernement.
Les médias signalent que les minibus de transport public ne circulaient pas sur les axes menant des banlieues de la capitale au centre ville où de nombreux magasins étaient fermés.
La police est violemment intervenue, lundi, à Harare et à Bulawayo (sud), la deuxième ville zimbabwéenne, pour disperser des centaines de personnes qui avaient érigé des barricades et pillé des commerces, au premier jour d’une grève générale décrétée par le principal syndicat du pays.
Les forces de l’ordre ont ouvert le feu à balle réelle pour disperser les manifestants, « provoquant des pertes en vies humaines » selon des ONG.
Les autorités, qui ont imputé la responsabilité des violences à l’opposition et à la société civile, n’ont pas précisé le nombre de victimes décédées ou blessées.
« L’ordre public a été restauré », a assuré le ministère de l’Information. « Nous présentons nos condoléances à ceux qui sont tombés, victimes du terrorisme, et qui ont perdu leurs proches » a-t-il déclaré.
La Confédération syndicale du Zimbabwe (ZCTU) a pour sa part réitéré, mardi, son appel à la grève.
« Nous demandons aux travailleurs et aux citoyens partout dans le pays de rester chez eux. Ne donnez pas aux violents l’opportunité de vous faire du mal », a tweeté le syndicat, ajoutant : « Notre combat est juste, il faut des réformes économiques pour que les pauvres puissent survivre ».
Samedi soir, le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, avait annoncé la multiplication par deux et demi des prix de l’essence, dans l’espoir de réduire la consommation et les trafics liés à la dévaluation de la monnaie locale. En tournée à l’étranger, il a répété que sa décision d’augmenter les prix des carburants était « nécessaire ».