L’OMS a jugé jeudi « appropriée » de restreindre les dons de sang des voyageurs revenant de pays à risque où sévit le virus Zika.
« Avec le risque de nouvelles infections du virus Zika dans de nombreux pays, et le lien possible entre (…) le virus et la microcéphalie et d’autres conséquences cliniques, restreindre les dons de sang de ceux revenant de régions où sévit l’épidémie de Zika est jugé comme une mesure de précaution appropriée », a indiqué l’Organisation mondiale de la santé.
Le Canada et la Grande-Bretagne ont d’ailleurs déjà pris les devants.
Mercredi, les autorités sanitaires canadiennes ont annoncé que les voyageurs revenant des zones les plus à risques devraient attendre 21 jours après leur retour au Canada pour donner leur sang afin de prévenir les risques liés au virus Zika, qui frappe actuellement l’Amérique latine.
Par ailleurs, le service public de santé britannique (NHS) a décidé mercredi que les personnes revenant des pays touchés par l’épidémie ne pourraient pas donner leur sang ou leurs organes pendant 28 jours, par « mesure de précaution ».
Le virus constitue une menace pour les femmes enceintes et entraîne dans certains cas de graves complications chez les foetus.
Compte-tenu des risques de malformations pour les foetus, l’OMS a décrété une « urgence de santé publique de portée internationale ».
Une quinzaine de pays d’Amérique latine sont concernés au premier chef, dont la Colombie, deuxième pays le plus touché après le Brésil.
Zika: les pays touchés doivent autoriser la contraception et l’avortement (ONU)
Les pays touchés par le virus Zika, ont été sommés vendredi à autoriser l’accès des femmes à la contraception et à l’avortement en raison des malformations congénitales qu’il peut provoquer, a indiqué le Haut-commissariat aux droits de l’Homme.
L’organisation onusienne a en particulier visé les Etats d’Amérique du Sud, dont beaucoup n’autorisent ni l’avortement, ni la pilule contraceptive, et qui ont conseillé aux femmes d’éviter de tomber enceintes à cause du risque posé par Zika.
‘‘Comment peuvent-ils demander à ces femmes de ne pas tomber enceintes, mais ne pas leur offrir la possibilité d’empêcher la grossesse’‘, a déclaré la porte-parole Cecile Pouilly.
Le virus est soupçonné d’avoir un lien avec l’apparition de microcéphalies, une malformation congénitale dont souffrent les enfants nés avec un cerveau anormalement petit.
Compte tenu de ce risque, l’OMS a décrété le 2 février une ‘‘urgence de santé publique de portée internationale’‘.
Le virus se propage de manière exponentielle en Amérique latine via le moustique Aedes aegypti, mais les Etats-Unis ont fait état d’un cas de transmission par voie sexuelle, au Texas.
Le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a estimé que ‘‘le conseil adressé aux femmes de retarder la grossesse ignore le fait que beaucoup d’entre elles n’ont tout simplement pas le pouvoir de décider si ou quand elles veulent tomber enceinte dans un environnement où la violence sexuelle est monnaie courante’‘.
Le responsable a au contraire enjoint les gouvernements de ces pays à ‘‘s’assurer que les femmes, les hommes et les adolescents ont accès à des services et des informations de qualité sur la santé et la reproduction, sans discrimination’‘.