Zidane « Entraîneur un jour ? Pourquoi pas »

Zidane  « Entraîneur un jour ? Pourquoi pas »
zidane-entraineur-un-jour-pourquoi-pas.JPG

De passage hier dans sa ville natale pour l’Orange football challenge, dont il est le parrain, l’îcone du football français en a profité pour balayer l’actualité du ballon rond, des Bleus à son fils Enzo en passant par Ribéry et Benzema. Un peu grippé, mais toujours aussi charismatique.

Votre retraite sportive vous satisfait-elle ?

Zinedine Zidane. Elle est pleine.

Cela me permet de ne pas gamberger et de ne plus penser à ce qu’a été ma vie pendant 17 ans. J’ai tout de suite rebondi avec des choses qui me font plaisir et que je peux partager avec des gens.

La nouvelle équipe de France vous plaît-elle ?

Elle est jeune, talentueuse et a de l’avenir. Il fallait retrouver une certaine sérénité, c’est ce que Laurent (Blanc) a amené.

C’est ce qu’il manquait avec Raymond Domenech ?

Je ne vais pas revenir sur ça. Le plus important, c’est ce que fait Laurent (Blanc) aujourd’hui. Son expérience et son vécu lui permettent d’être audible. J’ai l’impression que les joueurs sont à l’écoute. On a envie de voir cette équipe à une autre place que la 27e (NDLR: son classement Fifa actuel).

Manque-t-elle d’un leader technique comme vous l’avez été ?

Il ne faut pas chercher un mec en lui disant qu’il va être le patron. Cela doit se faire naturellement. Que Laurent dise, par exemple, qu’il n’a pas de capitaine, c’est volontaire. Il essaie d’impliquer tout le monde pour que chacun se sente leader. Moi, je n’ai jamais eu l’âme d’un leader, je le suis devenu naturellement. Quand c’est naturel, vous êtes plus performant.

N’êtes-vous pas inquiet de la tournure prise par la carrière de Franck Ribéry ?

Je suis surtout déçu, car les gens ont beaucoup parlé et ce ne sont pas des moments faciles. Mais je ne suis pas inquiet, car il a du talent.

Peut-il sortir de cette mauvaise passe ?

Il n’a pas le choix. Il est à un âge (NDLR: 27 ans) où il peut encore rebondir. Le Bayern et l’équipe de France comptent sur lui. Peu importe ce qu’il s’est passé, les gens vont le juger à travers ce qu’il fera sur le terrain. Le reste ne doit regarder personne. Il va revenir, je n’ai pas de doutes

Qu’il n’ait pas signé au Real Madrid représente-t-il un échec personnel pour vous ?

(Il rit). C’est comme ça. J’aurais aimé le voir signer, mais ce n’est pas perdu pour lui. S’il a prolongé au Bayern, c’est qu’il y est bien. Le transfert ne s’est pas fait, mais je lui souhaite le meilleur

La France doit-elle s’inspirer de l’Espagne en matière de formation et de philosophie de jeu ?

Je suis pour ce football-là où il y a plus de jeu et moins de physique. Les Espagnols donnent le bon exemple et pas seulement dans le foot. Ils sont en train de manger tout le monde dans tous les sports. C’est impressionnant.

Laurent Blanc a déclaré qu’un joueur comme Iniesta n’aurait jamais pu percer en France. Etes-vous d’accord avec lui ?

C’est faux ! Pour une fois, je ne suis pas d’accord avec lui (il rit). Iniesta, il aurait percé partout. Mais je comprend ce qu’il veut dire

José Mourinho souhaite vous voir plus près de lui…

(Il coupe). C’est ce qui va se passer de plus en plus. Je serai le lien entre l’équipe et le président (NDLR: Florentino Perez), ce qui vame permettre de prendre des responsabilités et d’être plus proche du terrain.

Serez-vous entraîneur un jour ?

Il y a trois ans, c’était non. Aujourd’hui, pourquoi pas ? Peut-être que dans trois ans, je serai sur le point de transmettre ce que j’ai appris aux plus jeunes.

Quel consei l pourriez-vous donner à Karim Benzema pour qu’il puisse s’imposer au Real ?

Autant la saison dernière, il n’avait pas le soutien de Pellegrini (NDLR: l’ex-entraîneur), ni la confiance du sélectionneur en équipe de France, autant là, deux entraîneurs comptent sur lui. C’est énorme. Son talent, on ne va pas en discuter, mais c’est un déclic qui lui permettra de dire je suis titulaire indiscutable.

Votre fils Enzo a-t-il le potentiel pour devenir un jour professionnel ?

Celui qui te dit qu’un gamin de 15 ans sera pro est un menteur. Ce que j’aimerais, c’est qu’il soit traité comme un autre joueur. Mais avec ce nom, c’est plus compliqué et il en est conscient. Pour l’instant, il s’amuse. Si cela doit arriver, son papa sera content.

On évoque le nom de Rolland Courbis à la tête de la sélection algérienne. Qu’en pensez-vous ?

Il ferait certainement du bien. C’est un entraîneur passionné, il peut apporter quelque chose.

Comptez-vous retourner en Algérie dans le cadre de votre fondation ?

Oui, c’est prévu le 7 décembre. Pour ma fondation, mais aussi avec Danone par rapport à un produit qu’on a lancé et qu’on présentera dans des villages un peu retirés.